Les quatre couronnes de Vettel : Abu Dhabi 2010, et Petrov bloqua Alonso…
C’est LA nouvelle de ces dernières semaines dans le monde de la Formule 1 : Sebastian Vettel ne renouvellera pas son contrat chez Ferrari pour 2021. Si cette décision a ainsi lancé la silly season avant même qu’elle débute réellement, on risque fort de ne plus voir le quadruple champion du monde allemand sur la grille après 2020. Il n’envisage actuellement que deux options : rejoindre Mercedes ou partir à la retraite. Comme nous avions réalisé une série sur ses erreurs lors de la saison 2018, nous allons cette fois revenir sur ses quatre titres mondiaux, en commençant par la saison 2010.
La fin des années 2000 marque un tournant dans l’histoire de la Formule 1. Face aux monoplaces toujours plus bardées d’ailerons et de flaps en tout genre, la FIA modifie drastiquement le règlement technique. Les voitures sont désormais plus épurées au niveau du design, et les pneus slicks font également leur grand retour. Le KERS (ou Système de Récupération de l’Energie Cinétique (SREC)) fait également son apparition. Il prend la forme d’un moteur électrique de 80ch, utilisable six secondes et demie par tour. Son utilisation n’est pas obligatoire, si bien qu’il est évité par certains pilotes et écuries.
Ce chamboulement de réglementation va également bouleverser le classement en piste. Née des ruines de Honda, Brawn GP va écraser le début de saison avec six victoires sur les sept premières courses pour Jenson Button. Derrière, Red Bull assure la poursuite avec notamment Sebastian Vettel, qui confirme tout le potentiel démontré avec la Toro Rosso l’année précédente. Les favoris de l’an passé se retrouvent totalement pris de court, et il faut tout le talent d’Hamilton et de Räikkönen pour faire gagner les McLaren et Ferrari. Jenson Button devient ainsi champion du monde à la surprise générale devant Vettel, qui montre qu’il faudra désormais compter sur lui.
Les choses semblent être rentrées dans l’ordre pour la saison 2010. Brawn GP a été rachetée par McLaren, tandis que quatre écuries font leur apparition sur la grille : Mercedes revient après 55 ans d’absence tandis que Catheram, Virgin et HRT vont faire de la figuration en fond de grille. En haut de la grille, McLaren et Ferrari doivent désormais faire face à Red Bull, qui compte bien confirmer sa soudaine montée en puissance.
Trois écuries et cinq pilotes vont ainsi se battre pour le titre, Felipe Massa ayant possiblement gardé des séquelles de son accident en Hongrie l’année passée. Le Brésilien ne jouera jamais dans la même cour que son coéquipier et se battra contre Rosberg et Kubica pour la sixième place du championnat. Il mènera malgré tout le championnat après le Grand Prix de Malaisie. En revanche, la bataille est pour le moins serrée à l’avant du peloton, avec par moments des clashs ou des consignes d’équipe. Tout le monde se rappelle ainsi le fameux accrochage entre Vettel et Webber en Turquie ou du non moins célèbre « Fernando is faster than you » adressé à Massa en Allemagne…
Ces cinq mousquetaires se livrent une bataille sans pitié pour la couronne mondiale, et remporteront toutes les courses de la saison. Les manches se succèdent, les leaders du championnat du monde aussi, si bien que tous sont passés en tête à un moment. Tous… sauf Vettel, qui n’a pas encore mené la danse une seule fois avant d’arriver à Abu Dhabi. Pour la première fois de l’histoire, ce sont quatre pilotes qui peuvent mathématiquement devenir champions du monde ! Un temps en tête, les McLaren ont perdu pied et si Button est distancé, Hamilton conserve un infime espoir d’être sacré. Il est le quatrième prétendant, mais il doit gagner sans qu’Alonso finisse dans les points, sans que Webber fasse mieux que sixième et sans que Vettel ne finisse derrière lui…
Alonso est ainsi le favori pour le titre. Il compte huit points d’avance sur Webber, quinze sur Vettel et vingt-quatre sur Hamilton. Qui plus est, il se qualifie troisième, deux places devant Webber qui est son principal adversaire… et qui causera sa perte malgré lui. Dans le premier tour, Schumacher part en tête à queue et voit la Force India de Liuzzi le percuter et manquer sa tête de peu. Cet accident provoque la sortie logique du safety car, qui fait rentrer plusieurs pilotes aux stands dont notamment Vitaly Petrov.
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En tête rien ne bouge jusqu’au onzième tour. Vettel mène devant Hamilton, Button et Alonso, qui pour le moment serait sacré champion du monde. Mais dans le 11ème tour, Webber rentre aux stands pour changer de pneus et repart en queue de peloton. L’Espagnol de Ferrari choisit de couvrir la stratégie de l’Australien quatre tours plus tard et repart devant lui… mais perd le titre par la même occasion. A l’occasion du dernier Grand Prix couru sans DRS, il se retrouve bloqué derrière Vitaly Petrov, qui, comme lui, n’a pas prévu d’arrêt supplémentaire…
Devant, Vettel vole en tête de course et devient le nouveau champion du monde virtuel. Il repart deuxième après son arrêt dans le 24ème tour, derrière Button mais loin devant Alonso et Webber qui ne parviennent pas à se défaire de la Renault de Petrov, qui résiste admirablement aux deux prétendants au titre. L’Espagnol parvient virtuellement à reprendre la tête du championnat dans le 38ème tour en prenant la huitième place. Cependant, il la reperd deux tours plus tard avec l’arrêt de Button, qui glisse au troisième rang et redonne le commandement à Vettel.
Le bouchon Petrov ne sautera pas de la course et Sebastian Vettel remporte la course devant les McLaren d’Hamilton et de Button. Avec la septième place d’Alonso, il devient le plus jeune champion du monde de l’histoire à seulement 23 ans, 4 mois et 11 jours. Il signe aussi une performance similaire à celles de John Surtees en 1964 et de James Hunt en 1976 : il ne mène le championnat qu’une course, celle où il devient champion.
L’explosion de joie est totale chez Red Bull, qui ne pensait pas voir son poulain réaliser pareille performance compte tenu de sa position au championnat. Tout le monde laisse aller ses émotions, y compris le principal intéressé qui ne peut retenir ses larmes sur le podium. Une erreur en piste de Webber, une erreur stratégique d’Alonso et un Petrov héroïque auront été la clé du succès de l’Allemand en cette course. L’Espagnol, fou de rage d’avoir été bloqué près de 40 tours derrière le Russe ne pourra s’empêcher de lui lever un poing de colère. Si sa frustration est totalement compréhensible, il ne peut au fond s’en prendre qu’à lui-même et à sa décision d’avoir voulu couvrir Webber.
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Pierre Laporte
Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.