Au volant des courses,  Formule 1

GP du Portugal : Carlos Sainz, six tours pour la gloire

Ce Grand Prix du Portugal 2020 restera dans l’histoire comme celui où Lewis Hamilton a dépassé Michael Schumacher au nombre de victoires en Grand Prix. Le natif de Stevenage est ainsi monté sur la plus haute marche du podium pour la 92ème fois, et pourrait devenir l’an prochain le premier pilote à gagner 100 Grands Prix. Le début du Grand Prix fut cependant animé, avec comme héros du départ Kimi Räikkönen et surtout Carlos Sainz.

Ouvert en 2008 et resurfacé il y a seulement un mois, le circuit de Portimao est si on peut le dire ainsi l’un des grands gagnants de la crise du Covid-19. Il accueille ainsi le premier Grand Prix du Portugal depuis 1996, et propose un défi qui peut s’avérer intéressant sur le papier. Aucune équipe ne dispose de données puisqu’il faut remonter à 2009 pour voir des F1 tourner sur le circuit, lors d’essais privés. Qui plus est, le tracé est assez court et vallonné, un peu à l’ancienne avec peu de dégagements en asphalte.

Les essais sont marqués par un accident un peu étrange entre Stroll et Verstappen en FP2, où les deux pilotes s’accrochent dans le premier virage. Plus tard dans la séance, c’est l’AlphaTauri de Gasly qui prend feu et compromet le week-end du pilote normand. Tout rentre cependant en ordre pour la qualification, et Hamilton signe la 97ème pole position de sa carrière pour un souffle devant Bottas. Verstappen et un superbe Leclerc occupent la deuxième ligne, devant Pérez, Albon, les McLaren de Sainz et Norris, Gasly et Ricciardo. L’Australien est sorti en fin de Q2 et Renault n’a pu le relancer en Q3, faute de temps pour réparer l’aileron arrière.

Au moment du départ, la pluie menace clairement la course et la piste s’avère quelque peu glissante dans les premiers tours. Etonnamment, c’est Bottas qui prend les commandes des opérations alors que Hamilton n’est que troisième… doublé par un Sainz survolté ! Derrière, Verstappen tire large et s’accroche avec Pérez, expédiant le Mexicain hors-piste… Mais le second héros du départ s’appelle Kimi Räikkönen. Vous vous rappelez du départ de Senna à Donington en 1993, où il dépose tout le monde dans le premier tour ? Iceman a fait encore mieux grâce à ses pneus soft. Parti 16ème avec l’une des pires monoplaces du plateau, il a ainsi gagné 10 places en l’espace d’à peine plus d’un tour ! Si seulement l’Alfa Romeo était digne de son talent toujours intact à désormais 41 ans…

Sainz lui a décidé de faire mieux encore et double Bottas pour prendre la tête à la surprise générale ! Il mène ainsi quatre tours et les deux McLaren sont en forme, puisque Norris est quatrième juste derrière Hamilton. Hélas, les pneus soft de la McLaren s’altèrent rapidement et les Mercedes puis Verstappen repassent sans difficulté. Derrière, Räikkönen subit le même sort et perd une place par tour à la fin de la zone de DRS. Sainz lui se maintient mieux et se bat avec Gasly pour une place dans le top 5. Monza acte 2, bien que cette fois l’enjeu ne soit pas la victoire.

Pendant ce temps rien ne se passe en tête ou presque, si ce n’est que Lewis Hamilton a repris la tête de la course dans le 20ème tour face à Bottas. A cet instant précis, tout le monde devine plus ou moins que sauf accident, Michael Schumacher va perdre un autre de ses records. Dans le même temps, Stroll tente de passer Norris par l’extérieur au bout de la ligne droite des stands. Bilan : un accrochage, deux voitures endommagées et un arrêt aux stands prolongé. Derrière Verstappen s’arrête dans le 23ème tour, laissant Leclerc sur le podium provisoire devant Gasly et Sainz ! Le Monégasque n’en finit plus de faire des miracles avec sa charrette rouge, tandis que le pauvre Vettel traîne sa peine en queue de peloton.

Sainz effectue lui son arrêt dans le 26ème tour et ne repart que 14ème derrière Räikkönen, qui semble avoir fait le bon choix en s’arrêtant plus tôt. Devant eux, c’est Pérez qui n’en finit plus de remonter : il est alors septième, puis sixième lorsque Gasly s’arrête aux stands. Russell lui profite d’une stratégie décalée pour amener sa Williams en septième position pour quelques tours, un authentique exploit. Sainz de con côté n’a pas réussi à doubler Gasly après son arrêt et se retrouve (encore) derrière le Français. La course-poursuite entre les deux hommes va ainsi se poursuivre jusqu’à l’arrivée.

Après l’arrêt de Bottas au 42ème tour, le top 4 ne bouge plus jusqu’à l’arrivée, avec Hamilton vainqueur devant Bottas, Verstappen et un Leclerc homérique. Derrière, Russell est retombé en 14ème position après son arrêt aux stands, et Pérez ainsi qu’Ocon font de la résistance. Le Mexicain est revenu de nulle part pour prendre ni plus ni moins que la cinquième position devant le Français de Renault. Mieux encore, seul Ocon le double lors de son arrêt et il se retrouve sixième, puis de nouveau cinquième après l’arrêt de la Renault.

Sainz est quant à lui à la poursuite de Gasly. L’Espagnol suit le Français comme son ombre, lui qui impressionne course après course et prouve que sa performance de Monza n’est pas le fruit du hasard. Dès que l’AlphaTauri double une voiture, la McLaren réalise le même dépassement dans la foulée. C’est ainsi qu’au gré de leurs performances et des arrêts des autres, ils se retrouvent en bataille pour la sixième place… mais Pérez est en perdition avec ses gommes tendres, comme Ocon qui ne peut pas remonter sur les deux belligérants. Il se défend comme il peut face à Gasly, mais ses gommes ne lui permettent pas de tenir et le Normand s’en va signer un magnifique top 5. Dans le dernier tour, Sainz passe aussi le Mexicain et arrache une belle sixième place dans la foulée de sa cinquième place en Allemagne.

L’espoir fou de voir David triompher de Goliath : tel fut Carlos Sainz dans les premiers tours de course à mener la danse devant les Mercedes pour quatre tours. Hélas, les choses sont (trop) vite rentrées dans l’ordre et l’Espagnol n’a pu défendre ses chances face à des monoplaces plus performantes. Il n’en reste pas moins qu’il a fait une belle course après ce coup d’éclat initial et sauvé McLaren après les déboires de Norris. Sa stratégie à un seul arrêt avec le passage des gommes médium pour finir la course l’ont grandement aidé à suivre Gasly sans pour autant pouvoir sérieusement le menacer. Il est ainsi désormais 10ème du championnat avec 59 points, à 21 points seulement de Ricciardo qui est toujours quatrième, et juste derrière… Pierre Gasly.

Au vu de la progression de la saison 2020, il va falloir prier pour Sainz qu’il soit aussi performant que Leclerc quand il sera chez Ferrari l’an prochain. Le développement des voitures étant en grande partie gelé à cause de la crise causée par le Covid-19, il y a fort à parier que la McLaren 2021 sera plus performante que la Ferrari 2021. L’Espagnol va devoir se retrousser les manches pour aller chercher de bons résultats et faire mieux qu’un Vettel désabusé. Nul doute qu’il doit lui tarder 2021 et Aston Martin…

Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.

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