Au volant des courses,  Formule 1

GP de Monaco : Sebastian Vettel, le retour d’un champion ?

La Formule 1 est de retour à Monaco pour la première fois depuis deux ans, le Grand Prix ayant été annulé l’an dernier à cause de la pandémie de Covid-19. Dans l’ensemble, la course a pris des allures de procession tout du long, excepté au moment des arrêts aux stands vers la mi-course. Certains pilotes ont malgré tout réussi à se mettre en valeur dans les rues du Rocher. L’un d’entre eux semble presque revenu de nulle part pour signer une performance magnifique : Sebastian Vettel.

Il va sans dire que les débuts de Sebastian Vettel chez Aston Martin sont à l’image de sa saison 2020 avec Ferrari : compliqués. L’Allemand, quadruple champion du monde de son état, n’a ainsi pas marqué le moindre point après quatre courses, restant sur une série de sept Grands Prix sans signer de top 10 ! Qu’il se rassure, Heikki Kovalainen a pris sa retraite sur un record de 63 courses sans marquer le moindre point… Il ne battra donc pas ce triste record, mais il doit absolument réagir. Il en est à un point où l’écurie privilégie Stroll, qui jouit de son statut de « fils du patron » bien que ses performances en piste soient tout à fait honorables.

Alors que les Racing Point de l’an dernier étaient capables de jouer le podium voire la victoire, ces Aston Martin peinent à rentrer dans les points. L’écurie ne compte que cinq points après quatre courses, tous glanés par Stroll qui semble dominer Vettel. C’est toutefois un coup dur pour l’écurie anglaise, qui est même devancée par AlphaTauri au classement constructeurs ! Et voilà qu’arrive ce Grand Prix de Monaco si atypique et clivant, où les courses peuvent virer de la procession au chamboule-tout général…

Dans une épreuve où la position sur la grille est absolument capitale pour espérer briller, Vettel se met dans de bonnes dispositions pour aller marquer de précieux points. Parvenant en Q3 là où Stroll ne fait pas mieux que 13ème, il signe le huitième temps avant de voir la séance interrompue. Auteur de la pole position, Charles Leclerc se loupe dans le S de la Piscine et envoie sa Ferrari dans le mur. Le drapeau rouge est de sortie, et le Monégasque signe la huitième pole position de sa carrière.

Mais les tifosi vont une fois de plus ne pas avoir droit au bonheur de voir leur héros monégasque briller à domicile. Être un tifoso, c’est l’assurance depuis 2008 de voir toute joie douchée par une déception encore plus grande, et la malchance de Leclerc à domicile va le poursuivre. Les mécaniciens de Ferrari décident donc de ne pas changer la boîte, mais un arbre de transmission a cédé à l’arrière-gauche. Lorsque la panne est découverte, il est trop tard et la place de la pole position est déserte. Tout le monde gagne ainsi un rang, d’autant plus que la Ferrari ne prend pas le départ. Verstappen est donc premier devant Bottas et Sainz, qui va essayer de sauver l’honneur des Rouges. Vettel est lui septième et peut viser de gros points, juste derrière Hamilton en délicatesse ce week-end.

La première partie de course est tout bonnement de l’ordre de la procession. On peut simplement noter que Ricciardo perd deux places et que Schumacher double Mazepin, puis plus rien jusqu’aux environs du 30ème tour. Entre l’exiguïté de la piste, la largeur des voitures actuelles et le phénomène de « dirty air », suivre une autre voiture est impossible, alors dépasser Hamilton est ainsi le premier à rentrer aux stands à la fin du 29ème tour pour tenter l’undercut sur Gasly. Le pilote anglais connaît un week-end ô combien compliqué et essaie via cette manœuvre de doubler l’AlphaTauri. Et s’il est bloqué en septième position, loin de la tête de course, Bottas lui est encore plus malchanceux. Second jusque dans le 30ème tour, il est contraint à l’abandon lorsque sa roue avant-droite se révèle impossible à enlever ! Un week-end à oublier pour les Flèches Noires…

Une fois de plus, tout le monde gagne une position, sauf Verstappen qui caracole en tête. Hamilton enrage : Gasly a réussi à repartir devant lui ! Vettel lui tente une stratégie similaire à cette de 2017, où il s’était imposé. Il décide donc de rester en piste et de tenter un overcut pour gagner des places dans les stands, à défaut de pouvoir dépasser. Il plonge dans la voie des stands dans le 32ème tour… et démontre malgré lui que la réalisation du Grand Prix (propre à Monaco) est quelque peu égarée.

Il ressort des stands au coude à coude avec Gasly pour la cinquième place… mais la réalisation préfère montrer une erreur insignifiante de Stroll au S de la Piscine ! Une véritable hérésie alors que les deux pilotes ont monté Sainte-Dévote côte à côte, à l’avantage de l’Allemand qui prend ainsi la cinquième place. Toutefois, s’il a pu doubler Gasly et un Hamilton à la peine, il ne peut rien faire face à Pérez. Le Mexicain fait encore mieux et double les trois pilotes pour passer quatrième et partir à la chasse de Norris.

Derrière comme devant, les positions ne bougent plus ou presque. Stroll réussit lui aussi un overcut pour prendre la huitième place, profitant de pneus durs extrêmement endurants. Ainsi, Tsunoda a parcouru plus de 60 tours avec ces gommes ! Le dernier fait d’armes de cette course est le meilleur tour en course de Lewis Hamilton en 1.12.9, collant plus d’une seconde à toute la grille. Il est même légèrement plus rapide que Mazepin en qualifications…

Pour la première fois de sa carrière, Max Verstappen s’impose à Monaco et prend les commandes du championnat du monde pour la première fois de sa carrière, devant Sainz et Norris qui ont réalisé une course sublime. Ils devancent Pérez, un Vettel revenu aux affaires, Gasly, Hamilton, Stroll, Ocon et Giovinazzi qui marque son premier point de la saison, le premier aussi d’Alfa Romeo. Vettel est également élu Driver of the Day, une distinction ô combien méritée après une course menée de main de maître. Red Bull prend elle la tête du classement constructeurs, une première depuis… 2013 !

Parler de renaissance est peut-être prématuré pour Sebastian Vettel, mais il fait nul doute qu’une telle course lui a redonné confiance. Rythme présent et stratégie bien gérée, il marque ses premiers points de la saison avec la manière. Il passe ainsi à la 11ème place du championnat pilotes devant son coéquipier, tandis qu’Aston Martin prend la cinquième place du classement constructeurs. Vettel signe aussi le meilleur résultat de l’histoire d’Aston Martin en F1 : le constructeur anglais restait sur deux sixièmes places. Roy Salvadori avait obtenu ces résultats en Grande-Bretagne et au Portugal en 1959… à une époque où seuls les cinq premiers marquaient des points. Reste à voir désormais si le pilote allemand va pouvoir enchaîner à Bakou dans deux semaines.

Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.

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