Au volant des courses,  Formule 1

GP de France : Red Bull, chacun son tour de tirer parti d’une bonne stratégie

Pour la septième manche du championnat du monde, la Formule 1 se déplaçait sur le circuit de Castellet pour le Grand Prix de France. Si les éditions 2018 et 2019 étaient plus efficaces que n’importe quel somnifère, force est de constater que ce cru 2021 fut bien meilleur. Le duel Red Bull-Mercedes s’est montré plus que passionnant, avec cette fois une victoire de la marque de boissons énergisantes.

Bakou avait un goût de demi-victoire pour Red Bull. Certes Mercedes avait fait un zéro pointé avec un Bottas invisible et un Hamilton piégé au restart à cause d’un bouton enclenché par erreur. De plus, Pérez avait réussi à maintenir sa voiture en vie jusqu’à la ligne pour infliger un 25-0 à Mercedes. Mais à quelques tours de la fin, Red Bull partait pour un 44-15 grâce à un superbe doublé, et Verstappen aurait pris 11 points d’avance supplémentaires sur Hamilton. Le Batave avait la course en main, jusqu’à ce que son pneu arrière gauche éclate dans la longue ligne droite des stands…

Avec le Castellet, c’est un circuit plus traditionnel qui s’offre aux pilotes ce week-end. Revenu au calendrier en 2018 après 28 ans d’absence et la presque victoire d’Ivan Capelli, il avait fait les frais de la politique de François Mitterrand qui souhaitait redynamiser la Nièvre, d’où le déménagement à Magny-Cours à partir de 1991. Devenu un circuit de test dans les années 2000, il se singularise par ses zones de dégagements composées par des bandes d’asphalte à l’abrasivité croissante. Certains comme Jacques Villeneuve n’hésitent pas à la comparer à un parking géant…

Charles Leclerc ne fera pas la passe de trois en qualifications. Les séances d’essais sont dominées par les Mercedes et les Red Bull, notamment celle de Verstappen. Le Batave confirme sa forme du moment puisqu’il va chercher la cinquième pole de sa carrière devant les Mercedes et Pérez. Derrière, le reste du plateau est condamné à se battre pour les miettes, à savoir la dernière place du top 5.

Verstappen prend un bon départ… mais se rate dans le deuxième virage et doit laisser filer Hamilton, alors que derrière rien ne bouge, Bottas reste troisième devant Pérez. Et autant dire que la course sombre rapidement dans l’ennui devant : rien ne bouge, le trio de tête se contentant d’aligner les meilleurs tours en course devant un Pérez quelque peu décroché.

La situation change dans le 17ème tour, lorsque Bottas s’arrête en premier pour tenter l’undercut sur Verstappen. Le Néerlandais réagit dès le tour suivant et s’arrête à son tour, suivi par Hamilton dans le 19ème tour. Mais la déconvenue est totale pour Mercedes : Verstappen a réussi son undercut contrairement à Bottas, ce qui le place second devant les deux Flèches d’Argent ! Pérez est lui en tête car il retarde son arrêt au maximum, pour rendre une stratégie à un arrêt envisageable…

Le Mexicain s’arrête dans le 24ème tour et laisse le trio de tête s’expliquer pour la victoire, mais il apparaît de plus en plus évident qu’il sera très compliqué de tenir en ne faisant qu’un seul arrêt. Tout le monde se questionne sur la stratégie à adopter : rester en piste ou risquer un second arrêt ? Verstappen donne sa réponse dans le 32ème tour : il tente le même coup de poker qu’Hamilton en Espagne et plonge dans les stands pour prendre des médiums. Chez Mercedes on décide de rester en piste, même si Bottas veut lui aussi basculer sur une stratégie à deux arrêts…

Verstappen repart quatrième à un peu moins de 20 secondes d’Hamilton mais avec des pneus médiums frais, et le couteau entre les dents. Il remonte rapidement sur tout le monde, à commencer par Pérez qui le laisse passer dans le 35ème tour pour le lancer à la chasse des Mercedes. Ces dernières sont en difficulté et Wolff espère que Bottas va retenir Verstappen suffisamment longtemps pour qu’Hamilton s’impose avec ses pneus usés…

Las, le Hollandais volant fond sur les Mercedes et avec ses bottes de sept lieues recolle rapidement à Bottas. Dans le 44ème tour, la jonction est faite et le Finlandais se rate dans la chicane du Mistral, ce dont profite Verstappen pour lui prendre la deuxième place. Mercedes n’est pas au bout de ses peines : chaque voiture est dans la ligne de tir d’une Red Bull. Pérez remonte sur Bottas grâce à ses gommes plus fraîches…

C’est dans le 49ème tour que la décision se fait. Pérez prend l’aspiration de Bottas après la chicane du Mistral et le dépasse dans Signes avant de confirmer la manœuvre au Beausset. Furieux, Bottas se récrie à la radio : « Pourquoi personne ne m’écoute quand je dis que c’est une course à deux arrêts ?! ». Et devant Verstappen achève Hamilton dans le 52ème tour, comme une vengeance du Grand Prix d’Espagne où l’Anglais avait triomphé sur une stratégie similaire. Le tout sous les vivats du public qui voit en lui l’espoir d’un vent de renouveau…

C’est ainsi que Max Verstappen remporte un Grand Prix de France au final haletant devant Lewis Hamilton et Sergio Pérez. Le Hollandais remporte là son 13ème Grand Prix en carrière, le troisième de sa saison et devient le 46ème pilote à réaliser un hat-trick puisqu’il arrache également le meilleur tour en course. Il porte ainsi son avance à 12 points en tête du championnat, tandis que Red Bull signe un 41-30 pour le classement constructeurs. Les voilà avec 37 points d’avance sur Mercedes, d’autant plus que Bottas est derrière Norris au classement pilotes ! Le jeune Anglais est d’une régularité remarquable, avec deux podiums et six top 5 en sept courses !

 

Rythme présent et stratégie astucieuse, telles furent les deux clés du succès de Red Bull ce dimanche. Alors que les Mercedes semblaient en position de force, elles se sont laissé piéger par Red Bull, qui n’a pas mis ses œufs dans le même panier. Plus long premier relais pour Pérez et stratégie à deux arrêts pour Verstappen = double podium pour Red Bull qui confirme que cette saison 2021 ne sera pas une promenade de santé pour Mercedes. Reste à savoir si l’écurie autrichienne tiendra la distance contrairement à Ferrari…

Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.

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