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Nostalgie Australie : 2017, le début d’une nouvelle ère ?


Depuis 1996, le Grand Prix d’Australie est celui qui inaugure traditionnellement la saison de Formule 1. Seul le Covid-19, les Jeux du Commonwealth en 2006 et la saison 2010 lui ont empêché d’assumer ce statut. Disputé depuis cette date à Melbourne, il a offert des courses parfois ennuyeuses, parfois riches en rebondissements. Clap de fin sur l’édition 2017, avec la renaissance de Ferrari.

Le premier coup de tonnerre de cette saison 2017 a eu lieu quelques jours seulement après la dernière manche de la saison 2016. A la surprise générale, le champion du monde tout juste couronné Nico Rosberg décide de mettre un terme à sa carrière. Exténué mentalement à force de lutter contre Hamilton, il décide de s’éloigner de la F1 pour se recentrer sur sa famille et ses proches et quelque peu reprendre le cours de sa vie.

Ce départ aussi soudain qu’inattendu provoque quelques chaises musicales, puisqu’un baquet dans la meilleure écurie de la grille vient de se libérer. C’est finalement le Finlandais de Williams Valtteri Bottas qui hérite du volant aux côtés d’Hamilton. Certains se demandent cependant si cet équipage ne serait pas la descendance spirituelle de l’écurie Ferrari au début des années 2000. Bottas est bien moins expérimenté qu’Hamilton et nombreux sont ceux qui lui prédisent une carrière à la Barrichello…

Dans les autres top-teams, peu de changements sont à noter. Vettel et Räikkönen restent les deux pilotes de la Scuderia Ferrari, tandis que le phénomène Verstappen continue chez Red Bull avec Ricciardo. Il faut aller chercher du mouvement dans le gros du peloton, avec le retour de Felipe Massa chez Williams, les débuts de Stroll et les titularisations d’Ocon et de Vandoorne.

Massa devait partir à la retraite fin 2016, mais le départ de Bottas chez Mercedes l’a poussé à revenir un an de plus. Et son jeune coéquipier aura plus que besoin de l’expérience du Pauliste dans la discipline… Lance Stroll fait ainsi ses débuts en F1 à seulement 18 ans, mais jouit d’une bien mauvaise réputation avant même son premier départ. Il doit en effet ce baquet à son père Lawrence, homme d’affaires influent et grand passionné d’automobiles. Ce n’est pas son inexpérience au volant de voitures si puissantes, ni ses nombreuses sorties de piste qui jouent en sa faveur… Beaucoup critiquent le choix de Williams d’engager un pilote payant qui à première vue finit plus souvent dans le mur qu’autre chose.

Esteban Ocon et Stoffel Vandoorne sont eux enfin titularisés. Le Français avait fait bonne impression en 2016 en remplacement de Rio Haryanto chez Manor. Il avait notamment terminé 12ème au Brésil, dépassé en fin de course par Bottas et Alonso et se retrouve désormais chez Force India, aux côtés de Sergio Pérez. Quant à Vandoorne, il est lui engagé chez McLaren en tant que coéquipier de Fernando Alonso. 10ème à Bahreïn l’an dernier pour son premier Grand Prix, il est alors promis à un grand avenir d’autant plus qu’il a jusque là démontré un potentiel impressionnant en formules de promotion.

Un autre séisme frappe la Formule 1 en ce début de saison 2017 : le rachat de la discipline par Liberty Media en janvier. Une de leurs premières actions est de licencier LE magnat de la Formule 1, en l’occurrence l’indéboulonnable Bernie Ecclestone. Présent dans la discipline depuis la fin des années 50 en tant que pilote puis qu’agent de pilotes, il avait su gravir les échelons pour devenir patron de Brabham. De là, il a pu fonder la FOCA et s’ériger comme le dirigeant économique de la discipline, la transformant en un business ultra-lucratif et connu dans le monde entier. Il est ainsi remplacé par Chase Carey, Sean Bratches et Ross Brawn.

Liberty Media team : Bratches, Carey et Brawn ©F1 & Coffee

Quoi qu’il en soit, le championnat reprend ses droits sur la piste, et nombre de fans espèrent que si l’ère Mercedes se poursuit, Bottas saura comme Rosberg sérieusement concurrencer Hamilton. Il s’agissait du seul suspense de ces trois dernières années tant les Flèches d’Argent sont dominatrices : 51 victoires, 56 pole positions et 34 meilleurs tours en course… sur 59 courses ! Et encore, les deux victoires arrachées par Red Bull en 2016 sont dues à un double accrochage (Espagne) et à une casse moteur d’Hamilton (Malaisie).

Autant dire que tout le monde attend de pied ferme un réveil de Ferrari ou de Red Bull, et les qualifications semblent aller en ce sens. Une fois de plus, Hamilton arrache la pole (en améliorant son temps de l’an dernier de presque 2 secondes !), mais Bottas ne l’accompagne pas en première ligne. Vettel a en effet réussi à arracher la seconde place sur la grille, à seulement deux dixièmes du Britannique ! Bottas est lui troisième devant Räikkönen et Verstappen. Sixième et premier des « autres », Grosjean est le seul d’entre eux à moins de deux secondes de la pole…

Red Bull ne pourra compter que sur une seule voiture cet après-midi pour se battre à l’avant. Ricciardo n’est décidément pas verni à domicile et après une sortie de piste en Q3, il est victime d’un problème de capteur sur sa boîte de vitesses. Suffisant pour le faire partir deux tours après la meute… Kvyat lui connaît un souci sur sa Toro Rosso, ce qui relance le peloton pour un second tour de formation.

A l’extinction des feux, les positions en tête de course ne bougent pas. Hamilton prend les commandes des opérations devant Vettel et Bottas, tandis que Räikkönen doit se débarrasser d’un Verstappen bien parti. Derrière, Magnussen et Ericsson s’accrochent dans le troisième virage et s’ils peuvent repartir, leur course est d’ores et déjà bien compromise. Dans les premiers tours, la course se résume à un mano à mano entre Hamilton et Vettel tandis que leurs coéquipiers finlandais peinent à suivre le rythme. Un peu plus et l’on se croirait revenus en 1990 avec Senna chez McLaren et Prost chez Ferrari…

Toutefois, la course se révèle relativement calme, jusque dans le 17ème tour. Victime de ses gommes en surchauffe, Hamilton se voit contraint de rentrer aux stands pour effectuer son premier arrêt. Hélas pour lui, il se rend rapidement compte que la course est en train de choisir son vainqueur, et lui se retrouve à la place du dauphin. Nouveau leader avec une piste claire, Vettel enchaîne les tours rapides alors que l’Anglais est bloqué derrière Verstappen. Et on sait que le Batave est particulièrement compliqué à dépasser, d’autant plus qu’il reste en piste…

La décision se fait finalement dans le 24ème tour. Vettel rentre ainsi aux stands pour observer son arrêt, et fait coup double en repartant juste devant Verstappen et Hamilton. La Red Bull tente même une attaque sur la Ferrari, sans succès. L’Allemand entreprend alors de creuser l’écart au plus vite pour se prémunir de toute attaque d’Hamilton. Verstappen rentre un tour plus tard mais le mal est déjà fait, et Hamilton doit espérer un miracle pour rattraper un Vettel tout bonnement impérial.

Il faut le dire, cette course ressemble plus à une longue procession qu’à un Grand Prix. Seul Kvyat parvient à gagner quelques places, mais une surchauffe le force à repasser par les stands. Il faut attendre les derniers tours pour voir une magnifique bataille à trois. Alonso résiste de façon absolument héroïque en dixième position avec une McLaren-Honda digne de 2015 tant elle est calamiteuse. Cependant, Ocon et Hülkenberg se font de plus en plus pressants, au point que les trois pilotes se présentent de front dans la ligne droite des stands au début du 51ème tour. Ocon passe dixième devant Hülkenberg, tandis qu’Alonso abandonne sur bris de suspension.

Pour la première fois depuis 2013, ce n’est pas un pilote Mercedes qui occupe la tête du championnat du monde. Vettel garde la tête jusqu’au bout et gagne pour la première fois depuis Singapour en 2015. Hamilton termine second devant Bottas et Räikkönen, laissant Ferrari mener le classement constructeurs pour la première fois depuis quatre ans et le Grand Prix d’Australie 2013… Derrière Verstappen termine cinquième devant Massa, Pérez, Sainz, Kvyat et Ocon qui marque son premier point en F1.

Cette victoire est perçue comme un grand ouf de soulagement : Mercedes n’est plus invincible ! L’écurie allemande reste la favorite à sa propre succession, mais il semble bien que Ferrari veuille renouer avec son glorieux passé. Qui plus est, Vettel pourrait ainsi rejoindre Schumacher et pourquoi pas dépasser tous ses records, dans la même écurie. Au moins, si jamais Bottas ne se montre pas à la hauteur, Vettel saura pousser Hamilton dans ses retranchements…

Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.

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