Dans les allées du Paddock

Renault : enfin le réveil du losange ?

Revenue en F1 en 2016 après six ans d’absence, la marque au losange a réussi en trois ans à devenir la quatrième force du plateau, et à assumer ses ambitions en recrutant Daniel Ricciardo. Or, avant ce Grand Prix du Canada, tout n’était pas forcément rose chez les Jaunes…

Au sortir d’une belle saison 2018, voyant Nico Hülkenberg terminer 7ème du championnat du monde et premier pilote des « petits », trois places devant son coéquipier Carlos Sainz. On attend donc de Renault qu’elle domine le combat des autres. Mais il faut le dire, le début de saison ne fut pas vraiment à la hauteur des espérances de Prost, Abiteboul et compagnie…

Des débuts difficiles...

Tout avait pourtant bien commencé pour « Hulk » en Australie, qui terminait alors 7ème de la course et 2ème des autres, derrière Magnussen. Cependant, le local Ricciardo connaissait une course cauchemardesque, abîmant sa voiture dans l’herbe avant même le premier virage, puis abandonnant après 29 tours de course.

À Bahreïn, malgré les deux tours en seconde position de Ricciardo et une septième place pour Hulk à trois tours de la fin, les monoplaces françaises réussissent un magnifique abandon synchronisé, toutes deux sur casse moteur. Un scénario catastrophe qui fait rentrer la voiture de sécurité, permettant à Leclerc de sauver sa troisième place, victime d’un moteur défaillant. Le schéma australien s’inverse en Chine, Ricciardo termine 7ème et marque ses premiers points tandis qu’Hülkenberg est de nouveau victime d’une casse moteur. De nouveau, Renault tombe de haut puisque que les deux voitures étaient en Q3 simultanément pour la première fois de l’année.

Ricciardo se fait ensuite remarquer à Bakou en reculant dans Daniil Kvyat (ou quand la torpille se fait torpiller…), alors qu’il se battait avec le pilote russe pour la dixième place. Il sera ainsi pénalisé de trois places sur la grille du prochain Grand Prix, tandis que son coéquipier allemand termine 14ème d’une course totalement anonyme. La bérézina est totale pour Hülkenberg en Espagne, puisqu’il ne passe pas la Q1 et doit partir des stands ! Bien que qualifié en Q3, Ricciardo ne part que 13ème à la suite de son accident de Bakou. Cette fois les deux voitures terminent, mais hors des points (Ricciardo 12ème devant Hülkenberg).

©Sacha Tisserand

A Monaco, on apprend que les problèmes moteur rencontrés par les Jaunes sont dus à un problème au niveau des bielles, ce qui est quelque peu alarmant quand on est une écurie de F1 ! Il a donc fallu dessiner une nouvelle pièce pour régler ce problème, apparue lors du GP d’Espagne, en attendant une grosse évolution pour le Grand Prix de France. Une amélioration qui se fait attendre, Renault n’étant que 8ème du championnat du monde avec 12 points. Cependant, cette modification porte ses fruits puisque Ricciardo se qualifie sixième pour la course, alors que son coéquipier échoue aux portes de la Q3. Bénéficiant de la pénalité de Romain Grosjean, l’Australien termine 9ème alors que Hülkenberg ne fait pas mieux que 14ème à la suite de son accrochage avec Charles Leclerc en début de course.

C’est ainsi que nous arrivons au Grand Prix du Canada, 7ème manche de la saison. Après six courses, on peut dire que le pari n’est pas vraiment tenu: Ricciardo ne compte que huit points, deux de plus qu’Hülkenberg qui n’a pas scoré depuis l’Australie ! Renault est quant à elle toujours 8ème du classements constructeurs avec 14 points, et doit se reprendre au plus vite. Les qualifications montrent un superbe regain de forme et même une belle lueur d’espoir. Les deux voitures sont en Q3 et Ricciardo se paye même le luxe de se qualifier 4ème, devant Gasly et Bottas, à moins de deux dixièmes de Leclerc ! Hülkenberg se qualifie lui 7ème devant les deux Mclaren, preuve que le moteur Renault est en forme à Montréal.

Canada, les vrais débuts de Renault ?

Partis en pneus tendres car qualifiés en Q3 avec ces gommes, les deux pilotes Renault effectuent un bon début de course, Hülkenberg doublant même Bottas au départ ! Les Renault se retrouvent même 4ème et 5ème après 7 tours, suite à l’arrêt de Gasly, avant que Ricciardo fasse de même au tour suivant. « Hulk » continue sa belle course au point de rester devant Bottas pendant 15 tours, avec des pneus censés en faire moitié moins ! Il repart 7ème, juste derrière son coéquipier, qui va se mettre en valeur de la plus belle des façons.

C’est un Bottas totalement transparent qui s’arrête au 30ème tour pour passer les gommes dures, et il repart entre les deux Renault. On se dit qu’il va facilement repasser Ricciardo… mais il n’en est rien, et il reste bloqué 8 tours derrière l’Australien ! Dans le 35ème tour, le Finlandais se voit ainsi incapable de dépasser la Renault dans la longue ligne droite ramenant vers les stands, malgré son DRS, subissant une superbe défense de Ricciardo.

La fin de course sera un peu plus calme, Verstappen passant sans difficulté les deux flèches jaunes, qui terminent ce Grand Prix 6ème et 7ème, Ricciardo devant Hülkenberg. Renault se paye même le luxe de battre Pierre Gasly, 8ème et rencontrant bien des difficultés avec sa nouvelle monture qu’est la Red Bull RB15.

Daniel Ricciardo Canada 2019 - © Renault F1 Team

On peut ainsi souffler un peu à la Régie, puisqu’avec ce résultat Renault se replace complètement dans la course pour la quatrième place, désormais 5ème avec 2 points de retard sur McLaren. Chez les pilotes, Ricciardo est désormais 8ème, 2 points derrière Sainz, tandis que Hülkenberg remonte à la 12ème place, à égalité avec Norris.

Ce Grand Prix a marqué un net regain de forme chez les Français, mais est-ce une performance passagère, ou est-ce que ce résultat est le début d’un nouveau cycle ? Renault apportant une grosse évolution moteur pour le prochain Grand Prix en France, nous aurons ainsi un début de réponse, si la fiabilité est au rendez-vous.

Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.

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