Au volant des courses,  Formule 1

GP d’Italie : McLaren, le jour de gloire est revenu !

Après un Grand Prix des Pays-Bas limité à la rébellion de Valtteri Bottas, nous voici donc à Monza pour la 14ème manche du championnat. Le temple de la vitesse réserve habituellement des courses riches en rebondissements, et cette édition 2021 n’a clairement pas dérogé à la règle. Entre accrochages, surprises et manœuvres osées, les 53 tours de course ont tenu sans mal le public en haleine. Et une écurie a réussi à sortir du lot dans tout ça : McLaren.

Qu’il semble loin le temps où McLaren gagnait des titres, voire simplement des courses… C’est simple : l’écurie de Woking n’a plus signé de victoire depuis le départ d’Hamilton pour Mercedes. Jenson Button reste alors le dernier vainqueur en date, lors d’un spectaculaire Grand Prix du Brésil 2012. Ensuite, un double podium en Australie en 2014, puis trois ans d’errance avec un moteur Honda calamiteux. Voir Alonso et Button, deux champions du monde avec seulement 27 points à eux deux fin 2015 en dit long sur la médiocrité de cette MP4-30…

Mais depuis 2018, McLaren remonte la pente avec notamment les arrivées de Zak Brown en 2017 et d’Andreas Seidl en 2019. Les deux hommes remettent patiemment l’écurie sur les rails, en troquant notamment leur moteur Honda contre le Renault en 2018. L’arrivée de Carlos Sainz et de Lando Norris en 2019 donne un nouveau coup de fouet, avec des résultats en constante amélioration. Sainz obtient même un podium sur tapis vert au Brésil, le premier depuis près de six ans pour McLaren. Et en 2020, Norris et Sainz y vont chacun de leur podium. L’Espagnol manque même de peu la victoire à Monza, échouant à moins d’une demi-seconde de Gasly…

2021 est cependant l’année Norris jusqu’ici. Régulier et performant, le jeune Anglais en revient ainsi à se battre pour la troisième place du championnat avec Bottas et Pérez ! Il termine les 10 premières courses de la saison dans le top 5 (excepté une huitième place en Espagne), avant de connaître un coup d’arrêt. Entre l’accident avec Bottas en Hongrie, sa sortie dans le Raidillon à Spa et une course compliquée à Zandvoort, il ne marque qu’un point sur ses trois dernières courses. Il devance largement Daniel Ricciardo, auteur d’une saison plus compliquée. Plus en retrait jusqu’ici, il n’a pas fait mieux que cinquième à Silverstone, et se voit même devancé par Pierre Gasly et son AlphaTauri !

Mais à Monza, la donne va rapidement changer. Les McLaren sont rapides, et le confirment en qualifications : Ricciardo se hisse au cinquième rang, à seulement quelques millièmes de Norris et de Verstappen. Mais Hamilton rate son départ lors de la course sprint, et se voit dépasser par le Néerlandais, les McLaren et Gasly. Le Français n’ira pas bien loin : il endommage son aileron avant contre la voiture de Ricciardo et sort dans la Curva Biassono. Les positions ne bougeront plus en tête, et Bottas partant en fond de grille, Verstappen devient poleman devant Ricciardo, Norris et Hamilton. Et si les McLaren réalisaient un gros coup ?

A l’extinction des feux, Ricciardo sort les crocs et s’offre le scalp de Verstappen pour prendre la tête. Derrière, Hamilton dépose Norris et tente de passer son rival pour le championnat, mais le Néerlandais le tasse dans la Variante della Roggia. Le septuple champion du monde repart ainsi quatrième, et la première partie de course voit chaque McLaren mener face à un des prétendants au titre. Ricciardo mène devant Verstappen tandis que Norris retient Hamilton.

Les premiers arrêts surviennent à partir du 22ème tour pour les leaders, et tout s’emballe. Ricciardo s’arrête le premier et repart septième devant Bottas, remonté de la 19ème place en pneus durs. Verstappen fait de même au tour suivant… mais son arrêt dure 11 secondes ! Et le voici rejeté en 10ème position derrière Ocon, tandis qu’Hamilton a enfin passé Norris ! Ce dernier s’arrête et repart huitième avec un arrêt en 2,7 secondes. C’est au tour du septuple champion du monde de rentrer après 25 tours de course, mais son arrêt dure 4,2 secondes…

C’est alors que survient LE tournant de la course. Norris est devant Verstappen et parvient également à passer Hamilton qui sort des stands. Or les deux prétendants au titre se retrouvent face à face et ne veulent rien lâcher. Hamilton serre Verstappen qui ne veut rien entendre, et la Red Bull décolle dans la chicane pour atterrir sur la Mercedes, causant l’abandon des deux pilotes ! Et tandis que chacun rentre à son stand avec l’entrée de la voiture de sécurité, c’est une voie royale qui s’ouvre pour Daniel Ricciardo. Le voici de nouveau en tête, devant Leclerc qui a parfaitement exploité les conditions de course, Norris, Pérez, Sainz et Bottas. Et voici que les tifosi se prennent à rêver : une victoire Ferrari serait-elle possible ?

Mais leurs espoirs sont rapidement douchés. Ricciardo prend le large tandis que Norris se défait de Leclerc. Pérez et Bottas passent aussi devant les monoplaces rouges, qui se retrouvent cinquième et sixième sans pouvoir jouer la victoire. La plus grosse menace semble cependant venir du pilote Mercedes, qui est équipé de gommes médium plus performantes que les gommes dures de ses rivaux.

Mais à la plus grande joie des supporters de McLaren, tout semble jouer dans le sens des monoplaces oranges. Bottas semble avoir trop tapé dans ses pneus et n’arrive pas à dépasser Pérez. Ce dernier est lui victime d’une pénalité de cinq secondes pour avoir coupé la piste et tiré un avantage. Autrement dit, si les choses en restaient là Ricciardo s’imposerait devant Norris… ce qui va arriver.

Intouchables en fin de course, les McLaren s’offrent leur premier doublé… depuis le Grand Prix du Canada 2010 ! C’est ainsi la première victoire de l’écurie de Woking depuis le départ d’Hamilton fin 2012. Daniel Ricciardo gagne pour la première fois depuis Monaco en 2018, tandis que Norris réalise son meilleur résultat en carrière. Bottas sauve le podium devant Leclerc, Pérez, Sainz, Stroll, Alonso, Russell et Ocon. L’Australien chipe même le record du tour dans le dernier tour… pour 15 millièmes de seconde !

Alors que le monde entier est focalisé sur l’accrochage Verstappen-Hamilton, McLaren a tout simplement réalisé sa meilleure course depuis plus de 10 ans. Le long travail de reconstruction de l’écurie porte de plus en plus ses fruits, et Ricciardo a ainsi démontré qu’il faut toujours compter sur lui et qu’il est encore capable d’aller chercher de gros résultats. McLaren est d’ailleurs la première écurie à signer un doublé cette saison, et peut devenir l’une des favorites pour 2022 avec la nouvelle réglementation. Avec un tel duo de pilotes et en tant que troisième force du plateau actuel, peut-elle envisager de jouer les premiers rôles l’an prochain ? Seul le temps nous le dira…

Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.

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