Au volant des courses,  Formule 1

GP de Grande-Bretagne : Charles Leclerc, David ne pouvait rien face à Goliath

Pour cette dixième manche de la saison, la Formule 1 est revenue là où tout à commencé il y a plus de 70 ans : le tracé de Silverstone. C’était aussi l’occasion de découvrir le nouveau format de qualification sprint, une première dans l’histoire de la discipline. La course fut elle folle et pleine de rebondissements, mais comme toujours Goliath gagne, en la personne de Lewis Hamilton. Mais le vrai héros de cette course restera Charles Leclerc, auteur d’une course magnifique mais impuissant face à une Mercedes roulant sur la concurrence hors Red Bull.

On peut le dire sans mal, ce Grand Prix de Grande-Bretagne était un événement à plusieurs titres. En plus de revenir là où tout a commencé le 13 mai 1950 sur un ancien aérodrome, plusieurs choses ont lieu ce week-end. On a ainsi eu droit à la présentation de ce à quoi ressemblera la F1 de 2022, qui aurait dû courir dès cette saison. Elle a visiblement été appréciée des pilotes, surtout de ceux qui désespèrent d’avoir le droit eux aussi de se battre à l’avant…

Mais ce Grand Prix marque surtout l’apparition pour la première fois de l’histoire de la qualification Sprint. Le principe est simple : la grille est déterminée par les qualifications du vendredi, et le résultat final détermine la grille de départ pour la course. Ainsi, tout le week-end de course est chamboulé : le vendredi voit se dérouler la FP1 et les qualifications, le samedi la FP2 et la qualification sprint, et le dimanche la course.

Les qualifications donnent le ton dès le vendredi donc, et cette fois c’est Lewis Hamilton qui signe le meilleur temps devant Verstappen, Bottas et un Leclerc très en verve. Le Monégasque a parfaitement su exploiter sa Ferrari pour devancer Pérez et les McLaren en vue de la qualification Sprint. Celle-ci dure 17 tours (1/3 de la course), sans changement de pneus obligatoires, et à ce petit jeu les Alpine sont les grandes gagnantes. Alonso gagne ainsi six places dans le premier tour ! Il cède ensuite aux assauts des McLaren mais se qualifie septième, tandis qu’Ocon rentre dans le top 10. Sainz perd lui une place après un contact avec Russell (pénalisé de trois places) et Pérez part dernier et des stands. Red Bull se console cependant avec la victoire de Verstappen devant les Mercedes.

Charles est lui quatrième à nouveau, mais n’a plus Pérez derrière lui et peut tenter un gros coup. Un peu à la traîne en qualifications, la Ferrari est cependant performante en conditions de course… et s’il créait la surprise le dimanche ? Il reste sur deux week-ends assez moyens en Autriche mais a marqué des points à chaque fois… alors pourquoi ne pas espérer plus aujourd’hui ?

Son départ est des plus excellents puisqu’il double un Bottas toujours aussi fantomatique. Et certains se demandent pourquoi son remplacement en 2022 par Georges Russell est de plus en plus réclamé… Devant, Verstappen et Hamilton se battent comme des chiffonniers dans ce premier tour, mais le drame survient à Copse. Hamilton se porte à l’intérieur, mais Verstappen comme lui refusent de lâcher. Le contact est alors inévitable et la Mercedes touche la Red Bull à l’arrière gauche. Le Néerlandais est expédié dans les barrières et percute le mur avec un impact de plus de 50G, tandis que Hamilton peut poursuivre derrière Leclerc, qui opportuniste a pris la tête. Les tifosi sont extatiques, mais est-ce que le Monégasque va pouvoir garder la tête ?

Le drapeau rouge est brandi pour évacuer la monoplace de Verstappen, qui sort sonné de sa monoplace. Il est emmené à l’hôpital pour des examens complémentaires, mais vient de perdre gros dans sa lutte pour le titre avec cet accident. Pendant ce temps Hamilton peut tranquillement réparer son aileron avant le temps que la barrière de pneus soit réparée. La course est relancée quelques dizaines de minutes plus tard, et Leclerc garde le commandement tandis que Bottas se fait cette fois passer par Norris… Russell s’en frotte les mains, bien qu’il ait encore perdu des positions avec sa rétive Williams, tandis que Vettel spin et se retrouve bon dernier.

Une sanction tombe dans le cinquième tour pour Hamilton, qui prend 10 secondes de pénalité pour l’accrochage avec Verstappen. Mais certains se résignent déjà : avec Pérez loin derrière, Bottas qui se laissera passer et Leclerc et Norris comme seul adversaire, il faudra un miracle pour que Leclerc s’impose. Le Monégasque lui n’en démord pas et garde Hamilton hors de la zone de DRS, signant un début de course tout simplement incroyable au volant d’une Ferrari bien moins performante que la Mercedes…

Mais quelques frayeurs se font sentir lorsque le V6 Ferrari est victime de coupures avant de repartir comme si de rien était… Leclerc panique immédiatement tandis que les ingénieurs de Ferrari tentent de résoudre le problème, mais le Monégasque peut continuer sa route en tête. Qui plus est Hamilton ne remonte pas, mais perd du temps sur la Ferrari ! Les tifosi commencent à y croire : Ferrari va-t-elle gagner pour la première fois depuis Singapour en 2019 ? D’autant plus que les problèmes de coupures moteur sont résolus : le problème vient des cartographies moteur…

Le rythme du Monégasque est si bon qu’Hamilton s’arrête au 28ème tour et repart en cinquième position derrière Bottas et Norris. Une fois encore, c’est aux stands que le Finlandais est passé : le pilote McLaren a perdu près de quatre secondes dans un arrêt raté… Leclerc s’arrête deux tours plus tard et repart largement en tête devant les Mercedes, et la route du succès lui est grande ouverte. A 20 tours de la fin, il compte 9 secondes d’avance sur Bottas et 13 sur Hamilton, tout en tournant dans un rythme similaire. Mais si Hamilton décide d’accélérer, Leclerc devra se résigner car Bottas devra faire son Barrichello et laisser passer Sir Hamilton…

Et ce qui devait arriver arriva : dans le 41ème tour, ordre est donné à Bottas de faire profil bas et de laisser passer Hamilton. Et dire qu’il avait osé se révolter en Espagne contre les directives d’écurie… Inéluctablement, Goliath revient sur David à coup de secondes au tour, et Leclerc se débat tant qu’il le peut avec sa Ferrari. Mais à deux tours de la fin, tel Lance Armstrong déposant Sylvain Chavanel dans la montée de Luz-Ardiden sur le Tour de France 2003, Hamilton dépose Leclerc à Copse et s’envole vers sa 99ème victoire en carrière.

Avec ce 25-0 infligé à Verstappen, Hamilton réalise une magnifique opération au championnat en revenant à huit points du Batave. Il devance donc le héros du jour, Charles Leclerc qui ne peut cacher sa frustration d’être passé si près de la victoire après avoir mené 50 tours sur 52… Bottas est un pâle troisième devant les McLaren de Bottas et Ricciardo, ce dernier ayant mené une magnifique résistance à Carlos Sainz qui peut maudire un arrêt aux stands raté… Alonso finit septième devant Stroll, Ocon et Tsunoda qui prend le point de la dixième place.

Tandis que tout le monde se lâche sur les réseaux sociaux entre pro et anti-Hamilton, pro et anti-Verstappen, force est de constater que Leclerc a su tirer le meilleur d’une voiture moins performante que les deux écuries de tête. Opportuniste et régulier, il n’a hélas pu rien faire face à Hamilton pour la victoire, laissant un cruel sentiment d’injustice aux tifosi. Certains se remémorent la défense musclée du Monégasque à Monza il y a deux ans, avec une magnifique victoire à la clé… Son titre de Driver of the Day est on ne peut plus mérité.

Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.

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