Les quatre erreurs de Vettel: Grand Prix du Japon, un énième 360°
En attendant le début des essais de pré saison courant février, retour sur la saison 2018. Cette saison a été marquée de nouveau par le duel Hamilton-Vettel, et a de nouveau tourné à l’avantage du Britannique. Bien que la Ferrari semblait plus performante que la Mercedes, de nombreuses erreurs ont finalement condamné l’Allemand. Le Grand Prix du Japon sonne alors le glas des derniers espoirs de Vettel.
Le Grand Prix du Japon a vu le jour en 1976 sur le circuit du Fuji Speedway, redessiné deux ans plus tôt à la suite d’un accident mortel. Cette course est restée dans les mémoires pour son dénouement, celui du duel Lauda-Hunt. L’Autrichien avait choisi d’abandonner face à la pluie diluvienne qui s’abattait sur le circuit, tandis que l’Anglais, qui a mené quasiment toute la course, a crevé dans les derniers tours de course. Il sera finalement classé troisième et donc champion du monde malgré la confusion générale qui régnait alors sur la piste.
Disparue en 1977, l’épreuve ne fait son retour qu’en 1987, sur le circuit de Suzuka. Cette piste sera le théâtre de nombreux duels pour le championnat, les plus célèbres étant ceux entre Prost et Senna. L’acte I en 1989 voit ainsi Prost abandonner, et Senna se faire disqualifier sur un motif plus qu’ubuesque. L’année suivante, Senna se venge en percutant violemment Prost au premier virage, causant l’abandon des deux pilotes. Le Pauliste reconnaîtra avoir volontairement causé l’accrochage, plus dirigé contre les instances de la FIA que Prost lui-même en réalité.
Mais au niveau du championnat 2018, nous sommes loin de ce type de scénario étant donné qu’Hamilton domine les débats. Il a en effet porté son avance sur Vettel à 50 points (306 contre 256), et compte tenu de sa régularité, le titre lui tend les bras. L’Allemand doit désormais gagner autant que possible et espérer un faux pas de son rival, un scénario devenant de plus en plus improbable compte tenu de la saison des deux hommes. La dernière victoire de Ferrari à Suzuka remonte à 2004, avec au volant Michael Schumacher.
Les qualifications ne plaident pas en faveur d’une victoire des Rouges. Victimes d’une stratégie déplorable en Q3 avec un choix de pneus hasardeux, les pilotes de la Scuderia ne peuvent que limiter la casse. Tandis qu’Hamilton signe la pole devant Bottas, Räikkonen sauve les meubles en arrachant la deuxième ligne, alors que Vettel ne part que huitième, une position loin d’être idéale qui le condamne à miser sur une remontée.
A la fin du premier tour, Vettel se retrouve déjà quatrième après un excellent envol dans un tour assez agité en piste. Obligé d’être à l’attaque, il décide de passer Verstappen dans le virage de Spoon, mais il fait une erreur similaire à celle commise en Italie. Refusant de lâcher prise, il percute Verstappen, et si le Néerlandais reprend sa route, Vettel part en tête à queue. Même scénario qu’à Monza, il repart en queue de peloton. Il faut reprendre le travail à zéro.
Devant, Hamilton n’est en aucun cas menacé, et il mène ce Grand Prix de bout en bout pour aller chercher son 71ème succès en carrière, son neuvième succès de la saison. Vettel n’a pas pu remonter plus haut que sixième, conséquence d’une nouvelle erreur de pilotage. Au championnat, Hamilton se retrouve avec 67 points d’avance sur Vettel avec quatre Grands Prix à disputer. Ne pouvant plus gagner au maximum que 100 points, Vettel doit espérer un miracle pour être champion.
Ce miracle n’aura pas lieu, Hamilton étant titré deux courses plus tard, au Mexique, alors que Vettel fait face à de nombreuses critiques sur ses erreurs de pilotage. Certains fans en viendront même à regretter le choix de Vettel en tant que pilote numéro un, tant Räikkonën a fait une belle saison en parallèle avec douze podiums. Le Finlandais a même remporté le Grand Prix des USA, sa première victoire depuis l’Australie 2013.
Désormais, tous les yeux sont rivés sur la saison 2019, avec de nombreux changements tant au niveau du règlement que des pilotes sur la grille. Peut-être assisterons-nous à un nouveau duel Vettel-Hamilton, à moins qu’un Charles Leclerc ou qu’un Max Verstappen viennent jouer les trouble-fêtes.
Pierre Laporte