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Les pilotes F1 qui ont brillé ailleurs : Gabriele Tarquini, les voitures de tourisme comme bouée de sauvetage


Le monde de la Formule 1 n’est pas spécialement réputé pour être tendre envers les pilotes, en particulier s’ils courent en fond de grille. C’est ainsi qu’au fil des années, nombre d’entre eux n’ont pu exprimer leur réel talent au volant d’une F1, faute d’un matériel performant. Mais le monde du sport automobile ne se limite pas à la F1 et bon nombre de pilotes ont pris une éclatante revanche pour devenir des grands de ce monde très sélectif.

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Né à Giulianova, dans les Abruzzes en 1962, Gabriele Tarquini a commencé sa carrière comme la très grande majorité des pilotes par le karting. Il se fait remarquer en 1984 à l’âge de 22 ans, lorsqu’il réalise le Grand Chelem dans la discipline (champion national, continental et mondial), ce qui lui ouvre les portes de la F3 italienne. En parallèle, il participe pour la seule fois de sa carrière aux 24 Heures du Mans, en 1985. Associé aux spécialistes Oscar Larrauri et Massimo Sigala sur une Porsche 956 du team Brun Motorsport, ils pointent en troisième position avant de devoir abandonner en vue de l’arrivée, sur casse moteur.

Il va rester ainsi trois ans en F3 italienne sans pour autant arriver à gagner le titre, terminant entre la sixième et la dixième position (en battant Ivan Capelli et Philippe Streiff en 1985, puis Satoru Nakajima en 1986). Cela ne l’empêche pas de disputer son premier Grand Prix de Formule 1 en 1987 à Saint-Marin, sur une Osella FA1G vieille de deux ans. Qualifié bon dernier à 17 secondes de la pole de Senna, et à 7 secondes de l’AGS de Pascal Fabre, il abandonne peu avant la mi-course suite à la casse de sa boîte de vitesses, alors qu’il était dernier depuis le départ.

Un parcours en F1 difficile

1988 est l’occasion de rejoindre l’écurie Coloni, marquée par des débuts plus que difficiles avec Nicola Larini qui est parti pour Osella. Tarquini se qualifie pour les cinq premiers Grands Prix de la saison et réussit même l’exploit de terminer 8ème au Canada, ce qui restera le meilleur résultat de l’équipe italienne en F1. Mais passé ces cinq courses, l’Italien ne se qualifie plus que trois fois et décide de rejoindre les rangs de la nouvelle écurie First Racing pour la saison 1989. Le projet est hélas avorté, la voiture construite étant une catastrophe, et il trouve pour point de chute l’écurie AGS.

Gabriele Tarquini, AGS 1991
One Image F1

Le début de saison se révèle prometteur, Tarquini réalise de très belles performances avec l’AGS JH23B. Il termine 8ème à Saint-Marin, abandonne à Monaco alors qu’il se battait pour les points, se classe 6ème au Mexique (marquant son seul point en F1) et 7ème aux Etats-Unis malgré une casse moteur. Hélas, faute de développement la voiture régresse dans la hiérarchie, et pas plus Tarquini que Dalmas (qui remplace un Joachim Winkelhock totalement transparent) ne parviennent à préqualifier la voiture lors des dix derniers Grands Prix. Tarquini décide de poursuivre chez AGS pour 1990 mais la saison ne sera guère plus reluisante, avec seulement quatre qualifications et une seule arrivée (13ème en Hongrie). Bis repetita en 1991 avec seulement trois qualifications et une seule arrivée (8ème aux Etats-Unis), tant et si bien qu’il quitte AGS pour Fondmetal (ex-Osella) à trois Grands Prix de la fin.

Il parvient alors à se qualifier deux fois en trois courses et à terminer proche du top 10 à chaque fois, ce qui le pousse à poursuivre l’aventure en 1992. Hélas, malgré de bonnes qualifications (11ème en Belgique, 12ème en Hongrie), il ne termine qu’une seule course (14ème en Grande-Bretagne), victime de casses mécaniques à répétition.

La reconversion tardive en tourisme

Voyant que ses résultats en F1 ne s’améliorent pas, il se lance à plein temps dans les courses de voitures de tourisme, et dispute en parallèle de la F1 le championnat de super-tourisme italien 1992, où il finit sixième. Deux ans plus tard, il devient champion du relevé BTCC (championnat britannique des voitures de tourisme) avec 8 victoires, avant de revenir en Formule 1 chez Tyrrell en 1995, en tant que pilote d’essai. La blessure de Katayama lui offrira la chance de disputer un dernier Grand Prix, celui d’Europe qu’il terminera 14ème. Devenu uniquement pilote en voitures de tourisme, il devient champion d’Europe de la discipline en 2003 avant de basculer sur le championnat du monde de la discipline en 2005. En 11 ans, il gagne 22 courses et devient champion du monde de la discipline à 47 ans en 2009, devenant par la même occasion le plus vieux champion d’un championnat FIA. Il termine également vice-champion en 2008, 2010 et 2013, avant de s’engager avec Hyundai dans la nouvelle Coupe du Monde des voitures de tourisme, résultat de la fusion du WTCC et du TCR. Et pour sa première saison en 2018, il gagne cinq courses sur 30 ainsi que le titre. A 56 ans, il bat son record du champion le plus âgé de l’histoire des championnats FIA.

Malgré une carrière en F1 peu couronnée de succès (avec un triste record de 40 non-participations en Grand Prix), Gabriele Tarquini a pu faire montre de son talent au volant de voitures bien plus proches de celles que l’on voit sur nos routes. Cerise sur le gâteau, il démontre que l’âge n’est pas forcément un handicap à une carrière, en atteste sa longévité exceptionnelle sur les circuits.

Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.

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