Les Grands Prix de folie : Monaco 1996, Panis sous le déluge
Le dernier Grand Prix d’Allemagne nous a démontré que même en 2019, des courses totalement débridées où tout le monde peut gagner existent encore. La série de ce mois vous fait revivre quelques courses au scénario dingue et qui n’ont rien à envier au niveau du spectacle ou du suspense.
Après cinq Grands Prix, on ne peut réellement parler du suspense au championnat du monde. Damon Hill mène le championnat avec 43 points, et compte 21 points d’avance sur son coéquipier, le rookie Jacques Villeneuve, et 27 points sur Michael Schumacher, recruté par Ferrari. Ces derniers se retrouvent à se battre avec Benetton, qui a recruté le tandem 1993-1995 de la Scuderia, soit Alesi et Berger. Mais à ce rythme, on sent que Hill et Williams vont empocher le titre sans la moindre difficulté.
Le tracé atypique de Monaco favorise avant tout les bons châssis plutôt que la vitesse pure, et Schumacher signe sa seconde pole position de la saison après Saint-Marin. Il devance le leader du championnat Hill et les deux Benetton, alors qu’Irvine est 7ème et Villeneuve seulement 10ème ! L’Allemand possède là une occasion en or de reprendre la seconde place du championnat. Accidenté, Montermini ne peut prendre le départ.
Mais à la différence des qualifications, la course se déroule sur une piste humide, ce qui redistribue totalement les cartes et va donner un scénario complètement dingue. Dès le départ, plusieurs pilotes s’accrochent ou finissent dans le mur, et cinq d’entre eux ne finissent pas le premier tour… dont Michael Schumacher ! Pourtant parti en pole, il se rate dans le virage du Portier et percute le mur à faible allure, suffisamment pour mortellement blesser sa Ferrari. Hill est donc en tête devant les Benetton d’Alesi et de Berger, la Ferrari survivante d’Irvine, Frenzen, Coulthard et Villeneuve
Les abandons se succèdent avec Katayama, Rosset, Diniz (qui étaient en fond de classement), et Berger sur casse mécanique alors qu’il était troisième. Villeneuve rentre dans les points d’une course qui ne voit plus que 12 pilotes en piste après 10 tours ! Le classement se modifie quelque peu une vingtaine de tours plus tard, lorsque tout le monde passe aux stands et que Brundle se met dans le mur. Il ne reste que la moitié du plateau encore en course. Au 35ème tour, Panis passe Irvine au chausse-pied dans le Loews, et le Nord-Irlandais se retrouve bloqué contre la barrière. Il rentre au stands et cale avant de pouvoir repartir, mais perd un tour dans la manœuvre.
Alors qu’il a course gagnée tant sa Williams vole sur la piste, Damon Hill voit son V10 Renault exploser dans le tunnel, et ses chances de victoire avec. Il laisse donc deux Français en tête de la course, avec Alesi devant Panis, qui partait 14ème sur la grille ! Le classement se maintient ainsi pendant une vingtaine de tours, avant qu’Alesi lâche le commandement à moins de vingt tours de l’arrivée. Il rentre au stands, change de pneus et repart avant d’abandonner : sa suspension l’a lâché. Nouveau coup dur pour l’Avignonnais, qui pouvait viser une seconde victoire en carrière.
Au 66ème tour, Villeneuve tente de prendre un tour à Badoer, relégué à six tours de la tête au volant de sa Forti (!), mais l’Italien ferme la porte à Mirabeau, contraignant les deux voitures à l’abandon. Il ne reste donc plus que sept voitures en piste, puis quatre tours plus tard. Irvine part à la faute après le Loews, surpris par la pluie qui vient de retomber, et se fait percuter par Salo et Irvine, causant un triple abandon. Panis est donc toujours en tête devant Coulthard, Herbert et Frentzen qui récupère la quatrième place malgré ses diverses mésaventures. Ce dernier, n’ayant plus aucune chance de remonter, décide de rentrer au stands et d’abandonner pour préserver la mécanique.
Olivier Panis gagne donc un Grand Prix de Monaco record devant David Coulthard, qui a couru tout le Grand Prix avec un casque appartenant à Michael Schumacher pour des raisons de visibilité, et Johnny Herbert qui marque ses seuls points de la saison. Jamais une course de F1 n’avait vu aussi peu de voitures à l’arrivée (le record datait de 30 ans et les 4 voitures à l’arrivée du Grand Prix de Monaco 1966), puisque seuls ces trois pilotes ont franchi la ligne. Cependant, sept pilotes sont classés, contre quatre il y a 30 ans (Guy Ligier et Jo Bonnier n’avaient pas été classés).
Ligier gagne ainsi son premier Grand Prix depuis 1981, son neuvième et dernier, tandis qu’Olivier Panis signe sa seule victoire en carrière, la dernière d’un Français dans la discipline encore aujourd’hui. Désormais 23 ans que la Marseillaise n’a pas retenti pour un pilote en F1… Au niveau des championnats, seule McLaren réalise un petit coup, en revenant à 2 points de Benetton grâce aux 7 points marqués par Häkkinën et Coulthard. Les positions devant restent elles inchangées vu que tout le monde ou presque a abandonné.
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Pierre Laporte
Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.