Coup de chaud pour Jos Verstappen
SERIE TBT. La saison 2018 vient seulement de débuter et la FIA recense déjà cinq unsafe release. Après l’incident survenu à Bahreïn lors du pit stop de Kimi Räikkönen qui a fauché un de ses mécaniciens, retour sur les arrêts aux stands qui ont marqué l’histoire de la Formule 1.
Prenez place dans le baquet de la Benetton-Ford de 1994. Qualifié 19e, Jos Verstappen sait déjà d’avance que la course sera difficile sur le tracé sinueux d’Hockenheim. Secrètement, il rêve de pouvoir aller chercher son équiper Michael Schumacher. Mais le Baron Rouge démarre quatrième sur la grille et compte bien performer sur ses terres. Pourtant, l’utopique objectif de Verstappen devient rapidement réalité. À l’extinction des feux, des carambolages et des pannes viennent rythmer les premiers mètres, il ne faut pas un tour pour que dix pilotes soient éliminés. Le malheur des uns fait le bonheur des autres : Schumacher se bat désormais pour la tête avec Berger et Verstappen se voit propulsé à la cinquième position. La course bat son plein et les deux pilotes Benetton s’accordent sur une stratégie à deux arrêts. Le pilote allemand rentre d’abord et Verstappen l’imite trois tours plus tard. Des deux Pit Stops prévus, il n’en fera qu’un, celui qui mettra fin à sa course.
La voiture bleue et verte franchit la ligne des stands et s’intercale entre ses mécaniciens. En trois secondes, les gommes sont changées. À la quatrième, le tuyau pour le refueling est retiré. Le problème, c’est que l’essence continue d’arriver. La voiture est entièrement aspergée ainsi qu’une partie de l’équipe. Il ne faut pas plus d’une seconde et demi pour que le contact entre l’essence et le moteur chaud fasse effet : la voiture se transforme en énorme brasier qui s’élève sur plusieurs mètres. Pendant quelques secondes, on craint le pire à la vue de cette colonne de feu qui ne cesse de se consumer. Fort heureusement, les mécaniciens ont eu les bons réflexes et aidés par le staff des autres écuries proches, ils arrivent à éteindre l’incendie, ce qui sauve la vie du pilote. Malgré le fait qu’un membre du team Benetton soit évacué en hélicoptère, plus de peur que mal, l’équipe est hors de danger et ne compte que quelques brûlures sur quatre mécaniciens. Tout le monde s’en sort bien grâce aux progrès en matière de combinaisons et en matière de sécurité. Jos Verstappen est celui qui est le plus touché. Lors de son arrêt, il a relevé la visière de son casque et l’essence a directement pénétré à l’intérieur de son casque. Il s’en sort avec des brûlures au visage, particulièrement autour des yeux. Mais la hargne est le deuxième prénom chez un Verstappen et le pilote néerlandais n’a pas dû se faire prier pour remonter dans sa voiture et aller chercher la troisième place au Grand Prix suivant, en Hongrie. Après investigation, Benetton a expliqué officiellement la cause de cet accident. L’équipe avait retiré un filtre de leur plateforme, ce qui a permis à un corps étranger de bloquer la valve ouverte et par conséquent d’asperger tout le monde de carburant lors du retrait du tuyau. Un accident qui, fort heureusement, a porté ses leçons et par chance a échappé à bien pire.
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Angelique Belokopytov