Le tournage de Mark Webber
SERIE TBT. La saison 2018 vient seulement de débuter et la FIA recense déjà cinq unsafe release. Après l’incident survenu à Bahreïn lors du pitstop de Kimi Räikkönen qui a fauché un de ses mécaniciens, retour sur les arrêts aux stands qui ont marqué l’histoire de la Formule 1.
Ces incidents ne surviennent pas uniquement entre les pilotes et leurs mécaniciens. La pitlane est remplie de monde et notamment de représentants des médias qui sont tout autant exposés aux divers dangers. Mark Webber peut en témoigner.
Le 7 juillet 2013, le soleil luit sur le tarmac du Nurburgring. Cette 60ème édition du Grand Prix d’Allemagne a tout pour être une réussite. Au volant de sa Red Bull, Mark Weber prend la troisième position sur la grille de départ, juste derrière son coéquipier Sebastian Vettel prêt à chasser la pole position de Lewis Hamilton. Les feux s’éteignent et les deux Red Bull prennent leur envol, ne demandant pas leur reste à la Mercedes du britannique laissé sur le carreau. Rapidement, les stratégies pneumatiques se mettent en place. Vettel, est appelé en premier dans les stands au septième tour. Webber se voit alors dominer la course le temps de deux tours. L’Australien s’engouffre ensuite vers son box. Evidemment, la pression est sur l’équipe, l’enjeu est de taille. Rien ne se passe comme prévu.
Après trois secondes d’arrêt, les mécaniciens commencent à se dégager de la voiture. Pourtant, le pitstop dure beaucoup plus longtemps que prévu. En cause ? La roue arrière droite a du mal à se fixer. Le mécanicien s’y reprend à deux reprises. Un troisième intervient, lui faisant signe de la retirer. Mais le signal pour démarrer est donné à Mark Webber. La Red Bull n’a pas le temps de reprendre totalement la voie de la pitlane que la roue en question se décroche. Elle fonce droit sur les hommes de Lotus, qui attendent de ravitailler Kimi Räikkönen. Ils l’évitent de justesse. La roue folle finit par heurter dans le dos, un cameraman de la FOM présent pour faire vivre les pitstop de plus près. Après quelques rebonds, la roue traverse la pit et termine sa course dans le pitwall.
Malgré l’incident, la course continue. D’abord, il est demandé à Webber de couper son moteur. On lui refixe ensuite la roue et l’écurie décide de le relancer en course avec un tour de retard. Grâce à un coup de pouce donné par l’intervention de la voiture de sécurité, il rattrape son retard et entreprend une belle ascension. Il terminera septième, empochant six points précieux qui confortent sa cinquième place au championnat.
Entre temps, dans la pitlane, le petit monde s’agite pour venir en aidé à Paul Allen, le cameraman resté au sol. « Restant conscient, il a été traité au centre médical du circuit et a ensuite été transporté par hélicoptère à l’hôpital Koblenz. Le Britannique y restera sous observation » a rapidement signalé la FIA. Paul Allen s’en sort avec une commotion, une fracture de la clavicule et des côtes cassées. Après un examen approfondi de l’incident par les commissaires, Red Bull a écopé d’un unsafe release qui s’élevait à plus de 30.000 euros.
Un incident qui a évidemment rappelé les risques de travailler dans cette zone du circuit. « Le plus important, c’est que le cameraman qui a été heurté par la roue ne souffre pas de blessures trop graves. Il n’est jamais de trop de rappeler que travailler dans la pitlane est, et reste, dangereux. » a réagit Christian Horner, le directeur de l’écurie autrichienne. « C’était horrible, racontait Damon Hill, c’était inévitable que la roue allait toucher quelqu’un, on la voyait rebondir dans tous les sens, c’était comme jouer aux skittles. C’est trop demander que tout se passe bien dans la pitlane. C’est un endroit dangereux. Et les erreurs continueront d’arriver. »
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Angelique Belokopytov