Les comebacks en F1 : Iceman is back !
Alors que la saison 2018 touche à sa fin, le mercato 2019 se clôture tout juste. Deux retours que l’on pensait impossibles viennent animer la grille: celui de Robert Kubica, neuf ans après sa dernière aventure avec Renault, ainsi que celui de Daniil Kvyat avec Toro Rosso, après une pause plus courte. Ils ne sont cependant pas les premiers pilotes à faire leur retour dans l’histoire de la Formule 1, d’autres l’ont fait avant eux. Après Niki Lauda et Michael Schumacher, focus cette semaine sur Kimi Räikkonën.
Connu pour son tempérament bien à part, Iceman tel qu’on le surnomme n’en reste pas moins un pilote d’exception. Le Finlandais, champion du monde 2007, cumule en effet pas moins de 101 podiums, dont 21 victoires. Spécialiste de la chasse au meilleur tour en course avec 46 inscrits à son compteur, il est aussi capable de remontées extraordinaires. Parti 17ème du Grand Prix du Japon 2005, il est parvenu à dépasser Fisichella dans le dernier tour pour décrocher une victoire mémorable. Une telle carrière a connu ses hauts et ses bas, et elle a commencé lors du Grand Prix d’Australie 2001.
Il signe alors chez Sauber, où son talent est tel qu’il supplante Nick Heidfeld chez McLaren, malgré les réticences initiales de la FIA de le laisser courir. Ces cinq saisons chez l’écurie britannique vont lui offrir deux titres de vice-champion du monde, en 2003 et 2005. Fin 2006, il décide de rejoindre la Scuderia Ferrari dans l’espoir de devenir champion du monde. Relégué à 17 points d’Hamilton à deux manches de la fin, il profite des déboires du Britannique pour lui souffler le titre 2007 au Brésil. Fin 2009, après deux saisons plus difficiles, il décide de quitter la Formule 1 pour un temps.
Reconversion en WRC
Il va ainsi disputer deux saisons en WRC, en 2010 et 2011. Sa première saison le voit courir pour le Citroën Junior Team, avec pour meilleur résultat une cinquième place lors du rallye de Turquie. Il signera également son seul et unique temps scratch dans la discipline lors du rallye d’Allemagne. Pour sa seconde saison, il choisit de courir sous sa propre bannière, le ICE 1 Racing. Hélas, il ne prend pas part au Rallye d’Australie sur lequel il était initialement aligné, provoquant la disqualification de son équipe. Après 22 rallyes disputés, Iceman choisit de céder de nouveau aux sirènes de la Formule 1.
Retour avec Lotus-Renault
C’est ainsi qu’il commence la saison 2012 avec pour coéquipier le Français Romain Grosjean. Ce dernier n’avait pas piloté de F1 depuis 2009 lui non plus, n‘ayant pu empêcher la débâcle Renault cette année-là. Räikkonën va signer une superbe saison pour son retour, terminant l’intégralité des Grands Prix de la saison. Il ne rate les points qu’en Chine à cause d’une dégradation excessive de ses pneumatiques alors qu’il jouait le podium. La saison suivante le voit gagner le Grand Prix inaugural en Australie et il enchaîne les bonnes performances. Il doit déclarer forfait pour les deux dernières courses de la saison, se blessant dans un accident de motoneige.
Montée en puissance avec Ferrari, puis retour chez Sauber
Kimi fait son retour chez les Rouges en 2014, et effectue sa pire saison en F1 depuis 2001. Il ne fait pas mieux que quatrième en course et se classe seulement 12ème du championnat du monde. Il faut attendre 2015 pour le voir retrouver le chemin du podium. Equipier modèle de Sebastian Vettel pendant quatre ans, il s’impose enfin au Grand Prix des Etats-Unis 2018, plus de cinq ans après sa dernière victoire. Il devient alors le premier pilote à compter plus de 100 Grands Prix entre deux victoires consécutives. Pour la saison 2019, il revient chez Sauber, l’écurie qui l’a lancé dans le cirque de la F1. Charles Leclerc effectue ainsi le chemin inverse et prend la place du Finlandais chez Ferrari.
Bien qu’il n’ait jamais pu se battre pour le titre après son retour, on ne peut parler de retour raté pour Räikkonen. Il a démontré que deux ans, loin des circuits, n’avaient en rien entamé ses qualités de pilote. Personnalité atypique dans le monde de la Formule 1, il est de ceux qui marquent l’histoire de la Formule Un.
Pierre Laporte
Un commentaire
SB
Début chez Sauber en 2001, retour au sein de la même écurie en 2019. Kimi sera libéré de tout consigne d’équipe, aussi motivé que par le passée, atypique, bon retour technique et intélligent sur la piste, serait-il un candidat pour le titre du Best of the Rest?. Compte tenu du progrès réalisé par Sauber en 2018 (effet Vasseur/Leclerc?), « Monsieur Bouaw » pourrait créer l’une des surprises de la saison 2019.