Les comebacks en F1 : Schumacher, la course dans le sang
SERIE. Alors que la saison 2018 touche à sa fin, le mercato 2019 se clôture tout juste. Deux retours que l’on pensait impossibles viennent animer la grille: celui de Robert Kubica, neuf ans après sa dernière aventure avec Renault, ainsi que celui de Daniil Kvyat avec Toro Rosso, après une pause plus courte. Ils ne sont cependant pas les premiers pilotes à faire leur retour dans l’histoire de la Formule 1, d’autres l’ont fait avant eux. Après Niki Lauda, c’est au tour de Michael Schumacher, cette semaine.
Le baron rouge, le Kaiser, Schumi… Il est clair que Michael Schumacher ne manque pas de surnoms. Connu de tous et bien au-delà de la Formule 1, il est et restera une légende de ce sport. Sept titres de champion du monde, 91 victoires, 68 pole positions, il a fait tomber de nombreux records. Schumacher, ce sont aussi des actions controversées, comme à Adélaïde en 1994, ou à Jerez trois ans plus tard, à chaque fois pour jouer le titre. Quoi qu’il en soit, il est de ces pilotes qui ne laissent personne indifférent. Son départ de la F1 aura fait pleurer et crier de joie, autant que son retour.
Un départ en beauté
Le 10 septembre 2006, après avoir remporté le Grand Prix d’Italie, Schumacher annonce la fin de sa carrière en Formule 1. Après quinze saisons passées à lutter pour le titre, cette année-là il perdra la couronne, auteur d’une démonstration lors de son dernier Grand Prix avec Ferrari. Victime d’une crevaison dans le neuvième tour alors qu’il est cinquième, il repart en dernière position avant de signer une remontée d’anthologie, terminant quatrième après un dépassement mémorable sur Räikkönen en fin de course. Preuve que le Kaiser n’a jamais arrêté de lutter avec panache malgré es nombreux titres acquis.
Retour avorté
Entre 2007 et 2009, Schumacher délaisse quelque peu la Formule 1. Il s’occupe principalement de la carrière de son fils Mick en karting, et court en moto sous le nom d’emprunt Marcel Niederhausen. Pourtant la F1 ne le laisse pas partir si facilement. Un événement manque de peu de le faire revenir derrière le volant. Le 25 juillet 2009, Felipe Massa se blesse gravement à l’occasion du Grand Prix de Hongrie. Le Brésilien doit déclarer forfait pour le reste de la saison, et Schumacher est pressenti pour remplacer le Pauliste. Hélas, un accident de moto survenu plus tôt dans l’année empêche Schumacher de revenir au volant du Cheval Cabré. Après plusieurs jours de tests, une blessure à la nuque le gêne tellement qu’il doit renoncer.
Mercedes, trois saisons en demi-teinte
Après avoir reposé ses pieds sur le pédalier, Schumi a du mal à es retirer. Le 23 décembre 2009 il revient sur la grille de discipline reine avec Mercedes. Il s’entoure de ceux qui l’ont forgé, dont avec son ingénieur de toujours, Ross Brawn. A 41 ans, nombreux sont ceux qui doutent de la capacité de l’Allemand à retrouver son niveau d’antan. Et malgré trois quatrièmes places en Espagne, Turquie et Corée, il se retrouve dominé par Nico Rosberg, qui signera trois podiums. La saison 2011 voit une certaine amélioration, il marque quatre points de plus qu’en 2010 (76 contre 72), mais se retrouve encore battu par Rosberg. Sa dernière saison, en 2012, sera marquée notamment par son 155ème et dernier podium en carrière, sur le circuit de Valence.
Ne bénéficiant pas d’une voiture aussi performante et dominatrice que le furent les Ferrari au début des années 2000, Schumacher n’a jamais vraiment été en mesure de rééditer ses performances passées, ne pouvant se battre que trop épisodiquement contre les meilleurs.
Pierre Laporte