Les succès de Verstappen : Mexique 2018, la revanche des qualifications
À la suite des incroyables victoires de Max Verstappen lors des Grand Prix d’Autriche et d’Allemagne, retour sur ses cinq premiers succès dans la discipline. Et le moins que l’on puisse dire est que malgré son jeune âge et une voiture un peu tendre pour jouer le titre, il a largement eu de quoi éblouir le public tant il est bourré de talent.
De retour au calendrier F1 depuis 2015, le Grand Prix du Mexique a la particularité de se dérouler à plus de 2000 mètres d’altitude. Les voitures sont ainsi mises à rude épreuve, entre la pression plus faible qui provoque des pertes de puissance et le manque d’air qui pose un souci pour le refroidissement ou encore l’appui aérodynamique. Si ce dernier problème est réglé à l’aide de gros ailerons comme à Monaco, il apparaît que les Red Bull partent grandes favorites. Le moteur Renault est en effet le moins affecté par l’altitude de la piste mexicaine, et le châssis autrichien est quasiment le meilleur du plateau.
Les regards sont cependant tous braqués sur Lewis Hamilton, qui est en passe de remporter un cinquième titre de champion du monde. Il compte 70 points d’avance sur Sebastian Vettel, et avec trois Grands Prix restants au compteur, seules les mathématiques donnent à l’Allemand une possibilité de vaincre l’Anglais. Il doit gagner les trois courses sans qu’Hamilton marque plus de quatre points lors de ces courses, soit mission impossible. On voit mal Hamilton craquer ainsi et Vettel en tel état de grâce, cette saison ayant montré tout l’inverse…
C’est ainsi que Verstappen et Ricciardo se montrent les plus rapides de toutes les séances d’essais, le Néerlandais devant l’Australien. Ferrari comme Mercedes ne peuvent suivre le rythme, les monoplaces allemandes combinant surchauffes moteur et destruction des pneus pour ne rien arranger. Mais en qualifications, alors que tout semble désigner Verstappen comme le poleman, Ricciardo sort de sa boîte pour arracher la pole au Néerlandais pour 26 millièmes de seconde. Le jeune fils de Jos est hors de lui d’avoir raté sa première pole de si peu mais il sait que tout se jouera en course. Les Ferrari et les Mercedes se partagent les seconde et troisième lignes, devant les Renault et les Sauber-Ferrari.
La domination de Max se confirme dès le départ, où il profite d’un mauvais départ de Ricciardo pour prendre la tête, devant Hamilton et l’Australien. S’il y a un peu de grabuge dans le peloton, lui n’en n’a cure et s’envole (déjà) en tête de course, n’ayant rien à craindre d’une Mercedes fonctionnant à 70% en raison des conditions atmosphériques particulières. Dès le 7ème tour, Hamilton se plaint de sous-virer, car ses pneus arrière se dégradent déjà ! Il laisse ainsi filer Max et voit Ricciardo revenir à pas de géant.
Les Mercedes sont les premières à s’arrêter pour changer de pneus au 12ème tour, suivies par Verstappen au tour suivant. Il laisse la première place à Vettel pour quatre tours, avant de reprendre son bien lors de l’arrêt des deux Ferrari au 17ème tour. Hamilton reprend ainsi la deuxième place, mais comme prévu sa Mercedes ne peut en aucun cas concurrencer la Red Bull.
C’est ainsi qu’il perd sa seconde place dans le 38ème tour face à un Vettel bien plus véloce. L’Anglais se maintient cependant devant Ricciardo, encore plus à la peine avec ses pneus au point de voir revenir Bottas et Räikkonën. Dix tours plus tard, tout le monde s’est arrêté, et au 50ème tour, Verstappen mène devant Ricciardo, Vettel, Räikkonën, Hamilton et Bottas. La troisième force du plateau devant la seconde et la première, mais Vettel est sur les talons de la seconde Red Bull. Cette bataille prend fin dans le 62ème tour, lorsque Ricciardo voit son embrayage partir en fumée avec son podium. Un saison bien compliquée pour l’Australien, qui abandonne pour la huitième fois cette saison… soit une de plus qu’Hamilton depuis 2014 ! C’est dire si les Mercedes sont fiables…
Devant, Verstappen conduit à sa main sans être inquiété un seul instant, et s’en va signer son cinquième succès en carrière, après avoir perdu la pole position pour un souffle. Les Ferrari terminent sur le podium, Vettel devant Räikkonën, alors que les Mecrcedes complètent le top 5, Hamilton devant Bottas. Mais si le Hollandais savoure cette victoire assez facile et méritée, bénéficiant d’un superbe départ lui offrant la possibilité de conduire à sa main, tout le monde ne parle que d’Hamilton. Il est enfin mathématiquement sacré champion du monde de F1 pour la cinquième fois, et pour la seconde fois consécutive devant Vettel. Ce dernier, malgré une Ferrari à la hauteur, a commis bien trop d’erreurs surprenantes pour pouvoir rivaliser avec le pilote Mercedes, et doit une fois de plus se contenter du titre de vice-champion, le troisième de sa carrière. Cependant, comme l’an dernier, l’Anglais n’a pu gagner ce titre avec panache, neuvième l’année d’avant et quatrième cette année avec une Mercedes à la dérive. Deux courses toutes deux gagnées par Max Verstappen, dont on sait qu’elles ne seront sûrement pas les dernières.
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Pierre Laporte
Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.