Honda quitte la F1 à la fin de 2021
C’est une annonce qui fait grand bruit ce vendredi 2 octobre, Red Bull et AlphaTauri vont devoir se mettre rapidement à la recherche d’un motoriste. Honda quittera la F1 à la fin de la saison 2021 et ne souhaite donc pas s’engager dans la nouvelle ère de la Formule 1 à partir de 2022.
C’est l’annonce choc du jour. Honda quittera la F1 fin 2021. Red Bull et AlphaTauri se retrouvent donc au pied du mur tout juste avant une deadline cruciale : la nouvelle ère de la Formula 1 à partir de 2022.
Honda avait fait son retour, difficile qui plus est, dans la discipline en 2015 avec McLaren. Sur papier, le projet était ambitieux et alléchant. Dans la pratique, il a viré au fiasco total. Peu de performances et de résultats au menu, l’écurie de Woking a dû opter pour le divorce et se tourner vers la motorisation fournie par le Losange. La marque japonaise a alors jeté son dévolu sur Toro Rosso en 2018 pour expérimenter son nouveau projet qui s’est avéré plus positif que chez les Papayas. La saison suivante, c’est la grande sœur Red Bull qui signe avec Honda. Une collaboration qui s’avère fructueuse. Depuis, les deux équipes ont pu signer cinq victoires et plusieurs podiums. Malgré ces débuts plus qu’encourageants, Honda annonce donc aujourd’hui, qu’elle ne prolongera pas son contrat avec Red Bull après 2021.
La raison du départ de la firme japonaise est donc claire. L’industrie automobile traverse « une période de grande transformation une fois tous les cent ans. » Honda veut donc se concentrer sur le développement propre de la marque et faire face aux enjeux qui relancent les dés dans le développement de l’industrie automobile. Évidemment, tout est question de chiffres. Le directeur sportif de Honda, Masashi Yamamoto, a fait les calculs et la compétitivité en F1 en 2022 coûtera cher, trop cher. « Un investissement en F1 ne peut se justifier que pour gagner, explique-t-il. Ajoutez à cela la crise du coronavirus en plein développement de l’électrification chez la plupart des grands constructeurs, les zéros comment à s’aligner très vite. Malgré tout, Honda promet de s’investir en F1 comme il se doit jusqu’à la fin de son contrat.
Le départ de Honda ne laisse que trois motoristes présents sur la grille : Ferrari, Mercedes et Renault. La présence de groupes propulseurs d’uniquement quatre marques faisait déjà débat alors trois, ça devient très peu.
Alors que risque-t-il d’arriver? Red Bull va-t-elle piocher dans les choix existants ?
Selon les règles actuelles, l’annexe 6 de Règlement Sportif de la F1 stipule que si une écurie se retrouve sans motoriste, c’est le fournisseur ayant le moins de clients qui sera désigné. Si cette situation se révèle d’actualité pour Red bull et AlphaTauri, ce serait donc Renault qui devrait fournir des moteurs à Red Bull. Cela relève presque du sarcasme. Quand on sait que le Losange ne sera plus fournisseur à partir de 2021. Sarcastique d’autant plus au vu des tensions qu’il existe entre le Taureau et le Losange. Même si leur collaboration se chiffre en années, l’ère turbo-hybride (2014-2018) a mis de l’huile sur le feu entre les deux écuries, atteignant presque un point de non-retour.
Peut-être que Christian Horner parviendra à convaincre Mercedes ou Ferrari ? Ou verrons-nous un nouveau constructeur rejoindre la grille ? Même si on pourrait espérer une arrivée soudaine de Porsche dans les rangs de la F1 (le motoriste était à deux doigts de revenir pour cette saison) cette dernière option parait peu viable au vu des temps qui courent et des échéances.
Red Bull et AlphaTauri ont récemment signé les Accords Concorde et sont donc engagées en Formule 1 jusque 2025. Elles ont donc besoin d’un projet qui sera gage de performance et qui s’inscrira dans leur évolution actuelle et les objectifs qu’elles se sont fixés.. Red Bull se retrouve dans une position délicate.
Premièrement, faute de temps. En effet, trouver et négocier un contrat avec un motoriste en moins d’un an, en plus de réaliser les essais et de construire ou d’adapter une monoplace en fonction, c’est très serré comme timing. Cependant, Red Bull a un joker. La règlementation de 2022 verra de nouvelles monoplaces arriver sur la grille, ce qui peut être un gain de temps sur un plan technique au niveau de l’adaptation à un nouveau moteur. Mais ce joker peut également avoir un revers. Pendant que les écuries travaillent déjà sur 2022, Red Bull va devoir mettre les bouchées doubles pour effectuer la meilleure transition possible avec un nouveau moteur.
Deuxièmement, Red Bull va devoir choisir un motoriste. Et on sait bien à quel point ce choix s’accompagne d’engagements politiques divers. En effet choisir un des motoristes présents sur la grille ne sera pas anodin. On a déjà évoqué les relations avec Renault. Depuis des années, Red bull se positionne souvent comme outsider, comme l’équipe qui pourra aller chercher des Ferrari ou des Mercedes. Or, accepter un moteur étoilé ou équin dans le ventre d’une monoplace mauve contribuerait à casser cette identité. Au-delà de l’image d’outsider, Red Bull s’engagerait à s’inscrire dans une série d’enjeux politiques : développement des pilotes au sein des motoristes, enjeux décisionnaires…
D’un point de vue de la compétitivité, il semblerait logique de Red Bull se tourne vers Mercedes comme McLaren a pu le faire récemment. Cela signifierait que l’écurie étoilée équiperait plus de la moitié du plateau, de quoi brider encore plus la concurrence. Quoi qu’il en soit, il faudra suivre avec attention les choix de Red Bull et AlphaTauri qui pourront s’avérer déterminants à tout point de vue.
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Angélique Belokopytov
Fondatrice et rédactrice en chef. Amoureuse de la course et du journalisme depuis des années, le ronronnement des moteurs m'a bercée depuis ma plus tendre enfance et rythme mon quotidien. F1nal Lap a pour but de rapprocher les amoureux de la F1 au plus près du Paddock au travers d'un contenu original et recherché. F1nal Lap, la F1 comme vous ne l'avez jamais vue !