Grand Prix de Grande-Bretagne : Racing Point, comme un air de déroute…
La Formule 1 a fait escale à Silverstone ce week-end pour la quatrième manche du championnat 2020. Si la course fut relativement calme dans son ensemble, elle aura vu Mercedes fortement vaciller, la faute à des pneus Pirelli trop fragiles. Hamilton a cependant réussi à garder sa victoire alors que Bottas a fini lui hors des points. Si derrière nombre d’écuries comme Renault ont pu aller chercher de gros points, ce n’est pas vraiment le cas de Racing Point…
Racing Point tentera sûrement d’oublier au plus vite ce décevant Grand Prix de Grande-Bretagne. Alors que celles que l’on surnomme « les Mercedes roses » représentent en théorie la deuxième force du plateau, jamais elles n’ont pu assumer ce rôle, surtout en course. Il faut dire que les hommes d’Otmar Szafnauer ont rapidement encaissé un gros coup dur : Sergio Pérez est contrôlé positif au COVID-19, ce qui le rend indisponible pour ce week-end. Il faut désormais prier pour lui qu’il revienne dès la semaine prochaine pour le Grand Prix du 70ème anniversaire, lui aussi à Silverstone.
C’est ainsi que les spéculations sont allées bon train sur le nom du remplaçant du Mexicain. Si Esteban Gutiérrez était annoncé par certains, c’est finalement Nico Hülkenberg qui récupère le second baquet Racing Point. Bien que lui aussi Mexicain et pilote d’essais Mercedes, il offrait clairement moins de garanties que l’Allemand qui a 177 Grands Prix au compteur et tout juste retraité. Qui plus est, Gutiérrez avait couru sa première saison F1 en 2013 avec Hülkenberg comme coéquipier, et avait été totalement éclipsé… Petit plus non négociable : l’Allemand a couru pour l’écurie en 2012 puis de 2014 à 2016, du temps où elle s’appelait encore Force India.
Le retour de l’Allemand avance une question en particulier : et s’il terminait sur le podium pour sa 178ème course ? Beaucoup se posent la question au vu des performances supposées de la Racing Point, qui est censée pouvoir jouer devant avec la Red Bull de Verstappen. Il faut cependant prendre en compte qu’il va devoir découvrir la monoplace de A à Z, et que ce temps d’adaptation ne lui permettra peut-être pas de jouer aussi haut qu’espéré.
Stroll joue devant lors des premières séances d’essais libres. Troisième en FP1 et premier en FP2, il laisse entrevoir un joli potentiel, pendant que les Mercedes elles cachent bien leur jeu. Hülkenberg est lui à 5-6 dixièmes du Canadien, ce qui reste une performance honorable. Mais tout se gâte en qualifications et les monoplaces roses déçoivent. Ainsi, Hülkenberg échoue au 13ème rang, à moins d’un dixième de la Q3. Stroll lui signe le même temps que Gasly, mais élimine le Français en ayant réalisé son temps en premier. Difficile de faire plus juste… Il arrache malgré tout la sixième place, encadré par les McLaren.
Les rêves de podium d’Hülkenberg vont s’envoler avant même le début de course : sa Racing Point refuse de démarrer ! Les mécaniciens ont beau s’affairer en tous sens, rien n’y fait et le moteur Mercedes ne veut pas se mettre en route. Après l’hypothèse d’un départ des stands, l’écurie de Lawrence Stroll doit se résoudre à lâcher l’affaire. « Hulk » ne prendra donc pas part à son 178ème Grand Prix, qui selon la durée de confinement de Pérez peut être son seul de la saison. Il pourrait ainsi être victime du même sort que Loris Baz en MotoGP : le pilote français avait vu son seul engagement de la saison 2018 tomber à l’eau à cause des pluies diluviennes s’abattant alors sur le circuit de… Silverstone ! Ce serait en réalité une vis d’embrayage tombée au mauvais endroit qui aurait bloqué le fonctionnement du moteur… Preuve que chaque détail compte et que ces voitures sont de véritables horloges…
Stroll se retrouve donc seul à défendre les couleurs de Racing Point en piste, mais son départ est loin d’être exceptionnel. Alors qu’il est habituellement un spécialiste des beaux envols, il se fait doubler par Ricciardo et Sainz et chute au huitième rang, avant que la safety car entre en piste. Qualifié seulement 12ème, Albon se fait remarquer dès le premier tour en expédiant Magnussen hors-piste dans le dernier virage…
La course est relancée dans le sixième tour, et ressemble plus à une longue procession qu’autre chose. Hamilton s’est envolé en tête pendant que Bottas a raté son restart, mais reste malgré tout deuxième. Stroll lui reste huitième, et ne semble pas être en grande forme : il passe plus de temps à défendre sur Ocon qu’à essayer de rattraper Norris ! Dans le 12ème tour, Kvyat perd le contrôle de son Alpha Tauri à Woodcote, possiblement à la suite d’une crevaison. Il percute le mur à plus de 250 km/h et détruit sa monoplace, occasionnant une nouvelle voiture de sécurité et une salve d’arrêts aux stands. Tout le monde s’arrête… sauf Grosjean qui se retrouve cinquième ! Stroll est ainsi repoussé au neuvième rang…
Ces deux pilotes vont surtout se distinguer par une défense assez… musclée, pour ne pas dire dangereuse. A croire qu’il y avait quelque chose de Kevin Magnussen, tant et si bien qu’ils prendront tous deux le drapeau noir et blanc. Grosjean se distingue ainsi par des décalages dangereux sur Sainz puis Ricciardo (qui le doubleront tous les deux), alors que Stroll bloque Ocon tant bien que mal.
Décevant toute la course, le Canadien continue de chuter au classement : Ocon le double dans le 46ème tour, Gasly fait de même trois tours plus loin, puis c’est au tour d’Albon de le doubler dans le 51ème et avant-dernier tour. Mais devant, les coups de théâtre s’enchaînent : Sainz et surtout les Mercedes ont crevé ! Sainz et Bottas dégringolent au classement et finissent hors des points, permettant à Stroll de sauver une neuvième place bien décevante compte tenu de la voiture qu’il pilote. Devant, Hamilton prouve qu’il a tout avec lui, jusqu’à la chance : l’arrêt de Verstappen pour aller chercher le meilleur tour en course coûte la victoire au Batave. L’Anglais s’impose ainsi avec moins de six secondes d’avance et seulement trois roues…
Entre Hülkenberg non-partant et Stroll neuvième grâce à deux coups du sort devant lui, on peut légitimement parler d’une grosse déception pour une équipe qui se revendique deuxième force du plateau. Le Canadien risque de raviver les mauvaises langues qui voient en lui qu’un vulgaire pilote payant uniquement présent grâce à la fortune de son père. Il sort pourtant d’un superbe Grand Prix de Hongrie, terminé quatrième à la régulière. Mauvais réglages, voiture mal adaptée, pilotes en déficit de performance ? Quelles qu’en soient les raisons, cet échec devra être rapidement compris pour redresser la barre le week-end prochain sur la même piste. Pirelli a aussi du pain sur la planche après les trois crevaisons en fin de course, qui auront eu le mérite de mettre un peu d’animation dans une course bien morne…
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Pierre Laporte
Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.