GP de Hongrie – DébrieF1 : Hamilton remet les points sur les « i »
Le DébrieF1 revient de manière piquante et humoristique sur les week-ends de course F1 : analyses, focus, stats… Revivez les temps forts de chaque Grand Prix. La dernière manche de la première triplette se déroulait en Hongrie et il faut dire les choses clairement : Hamilton a repris les rennes.
La course de la stratégie
Le Hugaroring promettait de mettre à mal certaines écuries. Les enjeux pour les top teams étaient clairs : il n’y a plus de place pour la traîne, chaque point pris peut faire la différence. Et il y en a un qui veut reprendre la tête du championnat à laquelle il est si habitué depuis quelques années : Lewis Hamilton. Directement, le Britannique donne le ton en signant sa 90e pole position pendant que Bottas clôture le doublé Mercedes. Mais qu’on se le dise, le plus intéressant dans ces qualifications, c’était que les petites sœurs roses de l’écurie étoilée ne se font pas attendre et décrochent tout simplement la deuxième ligne ! Stroll et Perez ont de quoi faire peur à leurs adversaires! Même Ferrari ne parvient pas à faire mieux qu’une troisième ligne… Autre pépite de ces qualifs, c’est les Williams. Ce petit George parvient, pour la deuxième fois, à amener sa Williams en Q2 et de la qualifier en 12e position pendant que Latifi positionne la sienne en 15e position. C’est la première fois depuis Monza 2018 que les Williams pointent le bout de leur nez en Q2.
La Hongrie promettait de mettre à mal certains pilotes aussi. Bottas et Verstappen ont montré qu’ils n’étaient pas infaillibles. Entre le premier qui se mange un mur en tour de chauffe et le deuxième qui a dû manger son volant par culpabilité d’avoir cru faire un faux-départ. Mais certainement, Verstappen l’a été un rien plus que le Finlandais. Le Hollandais Volant aura, encore une fois, démontré tout son talent et résisté à la Mercedes de Bottas avec assez de facilité. Il semblerait que comme d’habitude, il ne faut que deux courses à Bottas avant que son règne ne parte aussi vite qu’il est venu. N’oublie pas Valtteri, tu n’as pas encore de contrat signé, il n’est pas encore temps de se reposer sur tes lauriers.
Mais le Grand Prix de Hongrie, ça a surtout été une course à la stratégie. Un vrai défilé de folie de pneus Pirelli, croyez-le, toutes les gammes ont été utilisées. Merci Madame Météo ! Sans parler des stratégies de course. En effet, les voitures défilaient dans les stands pendant que les ingénieurs se creusaient la tête pour trouver le meilleur moyen d’en profiter. Mercedes, encore elle, s’en sort le mieux à ce jeu et offre à ses deux pilotes un arrêt au stand easy game pour soit rattraper Verstappen dans le chef de Bottas, soit s’attribuer le meilleur tour dans le cas de Hamilton.
Du côté de Hamilton, RAS ! Monsieur s’offre une petite balade de santé. Nullement inquiété à aucun moment de la course, le petit Lewis prend même un tour d’avance sur le 5e au 58e tour, à ce moment, c’était Vettel. Tiens, les Ferrari, parlons-en ! En fait non, peut-être pas, tellement c’est catastrophique. Le résultat est dur à avaler : Leclerc jeté hors des points par Sainz en fin de course et Vettel qui sauve les meubles avec une sixième place, il n’y a pas de quoi se réjouir des masses. Surtout que l’Allemand a été dominé par la Red Bull d’Albon et n’a peut-être pour satisfaction que son égo, d’avoir enfin montré aux Rouge qu’il a été meilleur que son équipier.
Bref ! Une course qui a sourit aux dominants et qui a fait mal aux dominés même si Magnussen sauve l’honneur de Haas après trois courses en marquant le point qui leur manquait tant malgré une pénalité (retrouvez toutes les infos ici)
Focus : le bateau rouge à la dérive
Les débuts 2020 de Ferrari ne sont pas durs, ils sont catastrophiques. N’ayons pas peur des mots. Pour une écurie d’une telle envergure, c’est à se demander ce que le Cheval Cabré pourra offrir à ses pilotes cette saison… Binotto se réveille tous les matins avec une épée de Damoclès sur la tête, les deux pilotes ne savent plus sur quel pied danser pour se démarquer, les voitures sont mal-nées, les résultats sont mauvais et Camilleri doit avoir de plus en plus de cheveux blancs… Que se passe-t-il chez Ferrari ? Les lacunes sont-elles mécaniques, de management, d’équipe ?
Commençons par le commencement, Ferrari n’est pas à son top niveau depuis un bon moment (particulièrement depuis que Mercedes domine le championnat) mais l’écurie a tout de même tenu le rythme tant bien que mal et a offert quelques succès à ses pilotes. Mais cette année, c’est la chute libre. En temps normal, se baser sur les trois premiers Grands Prix pour juger une équipe, c’est tirer des conclusions trop hâtives. Mais 2020 est une année exceptionnelle. Avec la crise du coronavirus, le championnat a débuté en retard, des courses ont été annulées et surtout, on ne sait pas combien de Grands Prix garniront le calendrier. Sachant qu’actuellement, un tiers du calendrier confirmé (10 Grands Prix) a déjà été disputé. Le concept 2.0 made in 2020 est clair : chaque course, chaque point marqué, chaque erreur sont primordiaux et peuvent rapidement déterminer le championnat. Et actuellement, Ferrari est loin de se montrer comme l’équipe à battre : 5e au classement des constructeurs avec seulement 27 points d’avance sur Williams, bon dernier, et déjà 94 point de retard sur les intouchables Mercedes. Plusieurs facteurs plombent les débuts 2020 des Rouges.
Premièrement, des voitures mal-nées. Problèmes aérodynamiques , problèmes de moteurs et de châssis, la monoplace italienne a bien du mal à agencer ses éléments. La Ferrari perd 7 dixièmes en ligne droite… Rappelez-vous, McLaren était dans cette situation lors de ses débuts avec Honda. Au niveau des performances, Red Bull surpasse les Rouges et pour le moment, Ferrari se bat en milieu de peloton avec Renault. C’est dire !
En interne, on sent la fébrilité. Entre un Vettel, déjà habité par un moral qui bat en retraite, qui s’en va fin de saison et un Leclerc censé piloter pour un top team qui se retrouve à souffrir au volant d’une voiture compliquée, les deux pilotes ne sont pas à leur meilleur niveau. Preuve en est, Leclerc qui tente désespérément de faire le show lors de la deuxième manche en Autriche, et qui finit par mettre hors du jeu les deux monoplaces en à peine quelques virages. Et pourtant, les enjeux étaient importants. Ferrari avait prévu de garder des évolutions pour la Hongrie mais sur ordre du big boss, c’est lors du round 2 autrichien qu’elle devaient être testées. Zéro pointé à ce niveau et l’écurie est arrivée avec un réel handicap en Hongrie.
Dans le management, c’est plutôt instable également. On connait le fonctionnement de Ferrari, les italiens ne laissent pas trois fois la chance de répéter la même erreur. On en a vu des team manager défiler et ça sent le roussi pour Binotto. Les rumeurs évoquent déjà des remplacement et de noms circulent même si rien n’est confirmé. Comme on dit, il n’y a pas de fumée sans feu et au vu de l’histoire de Ferrari, on sait que ces rumeurs peuvent vite s’avérer vraies.
Alors reste-t-il encore de l’espoir pour Ferrari cette saison ?
Quoi qu’il en soi, rattraper une voiture mal-née , ça demande trois à quatre Grand Prix. Ici, on peut en ajouter encore un avec le fiasco de la deuxième manche autrichienne. Ensuite, Ferrari a annoncé une restructuration interne de son département technique avec la création d’un département Développement Performance. C’est un bon signe puisque ça montre qu’en interne, ils sont conscients des lacunes et qu’ils cherchent des solutions aussi rapides qu’efficaces. Il y a également la donnée de la révolution réglementaire et technique. Avec une année à moitié avortée par la crise du coronavirus, Ferrari a peut-être simplement laissé tomber la saison 2020 pour se concentrer sur la suite. Enfin, inutile de rappeler que cette saison 2020 réserve deux Grands Prix à domicile pour l’écurie de Maranello dont une qui fêtera le 1000e Grand Prix de la marque au Cheval Cabré. On peut donc espérer que Ferrari se prépare au mieux pour les 8e et 9e manches du calendrier 2020.
Il est évident qu’il ne faut pas attendre une rude bataille pour le titre entre les Gris et les Rouges cette saison. On sent que l’écurie est en transition mais les courses continuent et il faut redorer le blason le plus rapidement. Espérons que Ferrari parvienne à rattraper le coup d’ici peu et offre tout de même quelques podiums à ses pilotes cette saison.
Tops
Les Flèches d’Argent ont eu le luxe de s’offrir des pit stops supplémentaires pour atteindre leurs objectifs. Il ne manquait plus que le dépassement de Bottas sur Verstappen pour leur octroyer un 10/10.
Impossible de ne pas saluer le travail réalisé par l’équipe de Red Bull. Réparer les dégâts sur la voiture de Verstappen en moins de temps qu’il ne faut le dire et permettre au pilote hollandais de prendre le départ, cela relève d’un exploit !
Flops
On sait que chez Williams, ce n’est pas joie. Mais il avait toues les cartes en main pour faire un résultat satisfaisant et ses erreurs lui ont coûté la perf du week-end.
Qu’une écurie isolée ne parvienne pas à gérer ses pneus mediums, encore, passons. Mais que tous se plaignent de la même dégradation sur l’avant gauche, là, ça devient un peu plus embêtant. Va falloir que ça s’active chez Pirelli pour trouver une solution à ce problème.
Bottas nous refait une Bottas… Topissime dans les deux premiers Grands Prix, puis il se range discrètement en tant que bon 2e. Ça a un air de déjà vu non ? Lors de la diffusion du Grand Prix sur la chaine belge RTBF, Marc Duez disait que Bottas, sur une saison, faisait toujours ces trois ou quatre « conneries » (on ne fait que citer) qui lui coûtent la chance de remporter le tire. Et il a raison ce cher Marc ! Allez Valtteri, il serait temps de lui montrer qu’il a tort non ?
L'image du jour
Enfin un podium "normal"
Depuis la reprise de la saison, on sent que la FIA cherche les meilleures solutions pour à la fois, respecter les normes sanitaires et à la fois, les rendre les moins contraignantes possibles. Après un premier podium improvisé sur piste, un deuxième où les trophées étaient amenés sur des tables télécommandées, on retrouve enfin l'esprit d'un vrai podium F1, avec distanciation sociale respectée, s'il vous plait !
Driver of the day
Oui, le Driver of the day existe déjà, on le sait ! Dans cette section, F1nal Lap souhaite mettre en avant un pilote qui aurait tout autant mérité le Driver of the day, voire même le Driver of the week-end.
STROLL. Qui l’a vu venir ? En plus de se battre avec les meilleurs, il termine à une honorable 4e place. Peut-être que le fils à papa n’est pas que ça, finalement. Piloter la petite sœur de Mercedes aide pas mal, c’est certain, mais il faut le reconnaître, il a été l’auteur d’une belle course, et même d’un beau week-end, il mérite sa 4e place à la régulière.
Allô, radio ?
La stat
150
C’est le nombre de fois que Lewis Hamilton a mené un Grand Prix dans sa carrière, un record ! Le Hugaroring lui sourit puisque d’une pierre deux coups, il égale deux records de Schumacher : c’est sa 7e pole en Hongrie, sur un même circuit et sa huitième victoire sur le tracé.
Podium F1nal Lap
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Angélique Belokopytov
Fondatrice et rédactrice en chef. Amoureuse de la course et du journalisme depuis des années, le ronronnement des moteurs m'a bercée depuis ma plus tendre enfance et rythme mon quotidien. F1nal Lap a pour but de rapprocher les amoureux de la F1 au plus près du Paddock au travers d'un contenu original et recherché. F1nal Lap, la F1 comme vous ne l'avez jamais vue !