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DébrieF1 – GP d’Autriche, round 1 : le confinement a-t-il eu raison de la moitié du plateau ?

Le DébrieF1 revient de manière piquante et humoristique sur les
week-ends de course F1 : analyses, focus, stats… Revivez les temps forts de
chaque Grand Prix. Rendez-vous pour la première manche en Autriche pour le premier Grand Prix F1 qui lance enfin une saison 2020 tant attendue.

Résumé du week-end

ENFIN ! La F1 est de retour ! 217 jours d’attente, depuis le dernier Grand Prix… 217 ! La première compétition internationale a à peine le temps de reprendre que les nouvelles choc tombent. Ferrari et Renault annoncent qu’ils n’apporteront aucune évolution moteur en arrivant en Autriche, faute de temps réduit suite au confinement pour le premier et faute de restriction budgétaires pour le second. Du côté des champions, chez Mercedes on a quand même pu avancer qui a travaillé sur l’aileron arrière. N’en déplaise à Red Bull qui décide de porter une réclamation et remettre en question la légalité du système DAS. L’action n’aboutit pas puisque suite à une série de détails techniques, le système développé par Mercedes restera bel et bien en application cette année.

C’est un lancement de saison bien particulier que l’on vit en 2020, non seulement par un début en juillet mais aussi sur le plan organisationnel. Crise du corona oblige, tout a été adapté : des tests sont effectués tous les cinq jours, le personnel des équipes et des médias et limité, toutes les procédures ont été adaptées, le podium a été modifié (ça va, ils ont quand même gardé le champ) et les interviews sont font à (grande) distance. Quoi qu’il en soit, aussi étrange et unique qu’est le contexte, la F1 est de retour et les moteurs se sont allumés dans les virages du Red Bull Ring.

Les premiers tours effectués par les monoplaces ont un air de déjà vu : les Flèches d’Argent dominent en essais libres. Et c’est en qualifications qu’elles règlent leurs comptes pendant qu’un Verstappen vient jouer les troubles-fête. C’est finalement Bottas qui a le dernier mot et qui vole la pole à Hamilton pour 12 millièmes. Les Mercedes sont sur une autre planète, un vrai gouffre les sépare des autres concurrents. Verstappen les « talonne » à plus d’une demi seconde, sans parler de la scandaleuse prestation des Ferrari. Oui, n’ayons pas peur des mots, les Rouges sont même les plus lents en ligne droite. Leclerc ne fait pas mieux qu’une 6e place à plus d’une seconde de la tête ! Et Vettel ? Il signe le 10e temps en Q2. Vous le sentez venir ? En danger, il a du croiser les doigts très fort dans son baquet lorsqu’il n’a pas pu améliorer son temps. C’était sans compter sur un Albon survolté qui signe un 3e temps phénoménal et laisse derrière lui un Allemand dépité qui devra se contenter d’une 11e place sur la grille. Ces qualifications présageaient déjà une course de folie.

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Hamilton pénalisé. Avant même que la course ne commence, premier rebondissement. À peine une heure avant l’extinction des feux, les commissaires annoncent que Hamilton est pénalisé de trois places. Il devra démarrer de la cinquième position. Que s’est-il passé ? La veille, Lewis a été appelé par les commissaires parce qu’il n’aurait pas suffisamment ralenti lors d’un drapeau jaune en Q3. Cela n’a pas duré des heures, le Britannique en ressort rapidement blanchi. Cela ne plait pas à Red Bull qui demande une révision de la décision et preuves à l’appui (des vidéos 360° depuis le baquet de Hamilton), ils relancent une nouvelle procédure. On se rend compte alors que les commissaires n’avaient pas ces vidéos lors de leur première décision (déjà là, entre nous, qui prend une telle décision sans enquêter un minimum sur le pilote impliqué ?!). Ces derniers reviennent sur leurs pas et adjugent que Hamilton doit être pénalisé. 

Ribambelle d’abandons. À l’extinction des feux, les pilotes s’élancent. Le départ est propre, pas d’accrochages en vue mais il ne faut que 14 tours à Verstappen pour ranger au placard sa domination en Styrie de ses deux dernières années. Au ralenti, suite à un changement de setting, la Red Bull du Hollandais Volant a décidé de faire la caprieuse. Premier abandon, heureusement que la marée orange n’était pas dans les gradins. Il suffit de quelques tours pour que Ricciardo, Stroll et Magnussen lui emboitent le pas. La Safety Car sort une première fois et lance le bal des pit stops.
Du côté de chez Mercedes, le stress monte. En effet, si le moteur de la petite soeur rose a laché, il y a de quoi se ronger les ongles. Et rapidement, d’autres soucis apparaissent, sur les châssis cette fois. Sir James prend le micro pour obtempérer à ses deux pilotes de rester bien entre les lignes blanches.
Pendant ce temps, la mode des abandons prend de l’ampleur et pendant que Russel s’écrie depuis sa Williams au ralenti qu’il n’a plus de puissance, Grosjean est lâché par ses freins et provoque la deuxième sortie de la Safety Car. Cette dernière, après avoir fait son travail, ne rentre au garage que le temps d’un tour. La roue de Raikkonen décide de se faire la malle en semant des débris partout sur la piste. Safety Car, round 3. En fin de couse, le Russe Daniil Kvyat décide de surfer sur la vague des pneus sauvages et doit garer son Alpha Tauri sur le côté suite à un pneu crevé.

Erreur de jeunesse d’Albon. Mais attendez, avec tous ces faits, il y en a un qui, discrètement mais sûrement, s’offre une course en or: Alexander Albon. Troisième et talonnant Hamilton, le pilote Red Bull voit déjà le podium se rapprocher fortement à 10 tours de la fin. Il voit même plus loin, le petit. Il profite de la Safety Car pour chausser des pneus tendres et tenter le tout pour le tout: reléguer Hamilton à la troisième place, et pourquoi pas plus : aller chercher Bottas. Il tente de passer le Britannique une première fois mais il lui manque quelques mètres. Impatient, il retente dans la foulée. Hamilton tient sa trajectoire et les deux pilotes se touchent… Dans un premier temps, en défaveur d’Albon qui se trouve relégué en fond de grille, qui n’est plus si énorme que ça puisqu’avec tous les abandons, le Thailandais est en 13e position. Et en défaveur de Hamilton dans un deuxième temps : le pilote Mercedes écope d’une pénalité de 5 secondes suite à la touchette avec Albon. Malheureusement, cela ne sera pas suffisant pour le pilote au taureau ailé puisque sa Red Bull rend l’âme et il doit la ranger au box avant l’heure.

Coup de génie de Norris. Alors 3e, Perez, talonné par Norris, Leclerc et Sainz est en belle posture. Tous quatre flairent le bon coup lorsque Hamilton écope de sa pénalité. Tous peuvent prétendre au podium en se rapprochant suffisamment des Mercedes et profiter de la future relégation du pilote britannique. C’est là que la bagarre s’engage. Sainz signe le tour le plus rapide et met la pression sur Leclerc. Ce dernier décide de tirer ce qu’il peut de sa Ferrari bancale et passe Norris pour arracher la 4e position et laisse les deux monoplaces oranges se bagarrer. La cible : c’est Perez. Mais une communication tombe : le pilote Mexicain écope de 5 secondes de pénalité pour avoir roulé trop vite dans la pitlane, il peut dire adieu au podium. Tout ça, pour ça… Norris, 4e, comprend que tout repose sur lui: il a deux tours pour redistribuer les cartes et se donner une chance de battre Lewis Hamilton, en plus de lui voler le podium. Et il faut le dire, il fera les choses en beauté : il s’accorde in extremis le point du meilleur tour et appuie sur l’accélérateur pour grappiller les quelques dixièmes nécessaires pour réduire l’écart avec Hamilton à moins de 5 secondes. En quelques virages, Lando et sa McLaren sont devenus les maîtres du jeu et ont déjoué même les plus expérimentés.

Source : F1

Focus : Williams et son chemin de croix

À la dérive depuis plusieurs années, Williams traverse une période plus que compliquée, que ce soit d’un point de vue financier ou sportif. 

Et malheureusement, l’aspect sportif ne peut être amélioré sans les moyens financiers. C’est là que ça coince. Cette saison 2020 à moitié avortée par le coronavirus a asséné un coup supplémentaire à l’écurie. Aucune course n’est encore disputée que son sponsor principal fraîchement arrivé, ROKit (qui par ailleurs, serait désormais intéressé de collaborer avec Mercedes) décide de rompre le contrat. Et ce n’est pas le premier à fuir à le bateau. Williams avait récemment perdu Martini et bien d’autres. La perte de ROKit plonge l’écurie encore plus dans le rouge et Williams doit envisager la vente partielle, voire même totale, de son écurie. Cela relève du désastre lorsqu’on sait que l’écurie est dans la famille depuis tellement d’années. Il est donc question de survie et il a fallu se débrouiller.

75% des parts d’Advanced Engeering ont été vendues renflouant les caisses de plus de 35 millions de dollars. Quelques mois plus tard, Michael Latifi, le père de Nicholas, a refinancé les dettes de Williams. Cet investissement permetterait à l’écurie de survivre jusqu’en 2021. Mais les échéances sont courtes. En effet, si on doit regarder plus loin, il est déjà temps de préparer l’ère du nouveau règlement et investir dans les futures performances. Williams cherche toujours des partenaires avec l’espoir d’avoir la possibilité de rester dans la famille : celle des Williams et de la F1.

Et ce n’est pas le premier week-end de course qui va changer la donne. Des premiers tours en Autriche, loin, bien loin derrière… Les qualifications se passent en fond de grille. Williams n’a même pas pu compter sur un miracle au Grand Prix. En effet, Russel a dû abandonner et Latifi passe tout juste à côté du fameux point si précieux en terminant 11e et bon dernier. Peut-être peut-on encore garder espoir et espérer voir Williams lutter contre Alfa et Haas et glaner quelques points ici et là.

Tops

McLaren
4.5/5

Les petites bêtes oranges ne cessent de nous surprendre d’année en année puisque l’évolution est flagrande ! Les Papayas ont eu les moyens de se battre dignement, de laisser leurs pilotes démontrer leur talent. Résultat: deux pilotes dans le top 5, un podium et ils sont deuxièmes au championnat des constructeurs, là où Ferrari ou Red Bull aurait dû se trouver après une première course.

Bottas
4/5

Le calme à la finlandaise, résistant à la pression et menant de bout en bout ce week-end, il ne manquait plus que le meilleur tour dans la poche pour réaliser le hat trick.

Albon
4.5/5

C’est la surprise du jour, on ne le voyait pas venir et le Thailandais était à deux doigts de clôturer le podium. Ce dernier lui échappe de peu, faute à son impatience, faute à Hamilton ou faute à la fiabilité, quoi qu’il en soit, la performance était là.

Flops

Hamilton
2.5/5

On l’a rarement vu si peu en forme. Même quand il roulait avec plus de 40° de fièvre l’année dernière, il s’était montré plus fougueux. Peu combatif, on a déjà connu le Britannique sous de meilleurs jours. Après, on connait ses secrets : une course moyenne pour cinq courses explosives, à voir ce qu’il nous réserve. Peut-être doit-il céder la championnat 2020 à Bottas avant que ce dernier ne cède sa place à Vettel ? Mais non, on plaisante !

Haas
1/5

Steiner pourra râler tant qu’il veut sur ses pilotes mais deux voitures au garage en quelques tours, ça pèse de suite dans les scores, talent derrière le volant ou pas. Mention spéciale à Grosjean qui n’a pas pu s’empêcher de spinner, il devait surement encore râler sur le salaire de Hamilton dans son casque au lieu de gérer ses pneus en fin de vie.

Alfa Romeo
1.5/5

Que se passe-t-il dans les rangs d’Alfa ? Qualifs désastreuses, un pneu qui se fait la malle en course… heureusement que Giovinazzi était là pour un peu sauver l’honneur avec une 9e position à l’arrivée.

La F1 s'engage

Suite aux divers faits sociétaux qui secouent l'actualité, la F1 a décidé de s'engager à son tour en lançant la campagne We Race As One. Il s'agit de remercier tous ceux qui ont participé à la lutte contre le coronavirus mais aussi de lutter contre le racisme. Les dix écuries ont donc arboré chacune cet arc-en-ciel avec le hashtag. #WeRaceAsOne.

Driver of the day

Oui, le Driver of the day existe déjà, on le sait ! Dans cette section, F1nal Lap souhaite mettre en avant un pilote qui aurait tout autant mérité le Driver of the day, voire même le Driver of the week-end.

Lando Norris ©F1

Norris. C’est vrai, on a hésité a élire Albon pour sa magnifique prestation 80% du Grand Prix mais son impatience qui l’a poussé à faire une petite erreur de jeunesse et qui a bousillé tous ses efforts en moins de deux secondes nous a fait changer d’avis. Ne t’inquiète pas Alex, cette rubrique te garde une place au chaud, parce qu’au vu de ce que tu as fait lors de cette course, on sait d’avance que tu feras partie de notre liste des Driver of the day

C’est donc Norris notre heureux élu ! Le petit Lando a tenu tête, a tiré profit des divers renversements de situations et surtout, à lui tout seul, il a redistribué toutes les cartes, coiffant Lewis Hamilton au poteau et s’offrant son premier podium. Franchement, chapeau !

Allô, radio ?

"La Racing Point est out. Fais attention à ta Mercedes"
Lewis Hamilton
Instructions reçues par Lewis Hamilton. Alors, cette Mercedes rose, est-elle si éloignée de celle de la Flèche d'Argent de l'année dernière ?

La stat

241

Sur toute sa carrière, c’est-à-dire 241 Grands Prix, Sebastian Vettel n’a jamais terminé à la 10e place. Cela fait aussi 5 ans qu’il n’a pas été éliminé en Q2 avec Ferrari, excepté l’an dernier pour cause de problème technique.

Podium F1nal Lap

Norris
Une McLaren fiable, du talent et des opportunités, la combinaison frôle presque la perfection
Albon
Malgré son impatience qui a coûté le podium, il a réalisé un magnifique week-end
Bottas
Propre, constant et rapide

Fondatrice et rédactrice en chef. Amoureuse de la course et du journalisme depuis des années, le ronronnement des moteurs m'a bercée depuis ma plus tendre enfance et rythme mon quotidien. F1nal Lap a pour but de rapprocher les amoureux de la F1 au plus près du Paddock au travers d'un contenu original et recherché. F1nal Lap, la F1 comme vous ne l'avez jamais vue !

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