La visière des femmes

W Series à Assen : un spectacle fou dans la cathédrale néerlandaise

Ce week-end voyait les pilotes de la W Series s’affronter pour la cinquième et avant-dernière fois de la saison, toujours en lever de rideau du DTM. Et force est de constater qu’elles auront réussi à convaincre les plus sceptiques sur le potentiel de la catégorie.

Jamie Chadwick, large leader du championnat devant Beitske Visser arrive avec de grosses ambitions : la jeune Anglaise peut en effet être couronnée dès cette course. Elle doit pour cela terminer première ou deuxième de la première course du week-end. Bien entendu, personne ne l’entend de cette oreille, en particulier Visser, désireuse de briller devant son public bien qu’elle n’ait pas l’aura d’un Max Verstappen.

Chadwick devra attendre

Cependant, c’est la finlandaise Emma Kimilainen qui décroche la pole au nez et à la barbe des favorites. Elle devance Alice Powell, Jamie Chadwick et Beitke Visser, tandis que Marta Garcia, troisième du championnat et gagnante au Norisring, n’est que neuvième sur la grille. Tout cela nous promet une belle course, ce qui va s’avérer être le cas.

Miki Koyama et Tasmin Pepper s’accrochent dès le premier tour, contraignant les deux pilotes à l’abandon et occasionnant la sortie de la voiture de sécurité. Une fois les bolides relâchés en piste, la course se résume à un long mano à mano entre Alice Powell et Emma Kimilainen. L’Anglaise perd la tête dans les derniers tours face à la Finlandaise sur une erreur de pilotage. Cette dernière remporte donc sa première victoire dans la catégorie, devant Powell donc, Chadwick qui complète le podium et Visser. Le championnat se jouera donc à Brands Hatch entre les deux dernières citées, même si l’Anglaise peut se contenter de terminer sur le podium pour s’assurer le titre.

Mais ce week-end réserve une belle surprise, avec une seconde course le dimanche matin, ne comptant pas pour le championnat et ayant pour grille de départ, l’ordre inverse du championnat. Megan Gilkes se retrouve ainsi en pole devant Sarah Bovy et Shea Holbrook, alors que Visser et Chadwick sont en dernière ligne.

Une course test de folie !

Au départ, Gilkes et Bovy gardent leurs positions malgré un mauvais départ de la pilote Belge, tandis que Sabré Cook réalise un départ canon et se retrouve rapidement troisième. Les écarts se creusent en tête, tandis que derrière, c’est la foire d’empoignes. Les pilotes se dépassent en tous sens mais ont du mal à vraiment remonter dans la hiérarchie, jusqu’à la première sortie de la safety car à la mi-course, à la suite de la sortie de piste de Shea Holbrook.

La course est rapidement relancée, mais la physionomie a complètement changé puisque le peloton s’est resserré. Gilkes garde son leadership malgré plusieurs attaques de Sarah Bovy, qui va chuter irrémédiablement au classement. Un peu plus tard, Gosia Rdest s’enlise à son tour dans les graviers, provoquant la seconde sortie de la voiture de sécurité, tandis que Fabienne Wohlwend s’est ratée juste après la Polonaise et a manqué de peu de la percuter.

Nouveau départ pour deux derniers tours de folie : Gilkes est en tête devant Hawkins, Cook, Powell, Kimilainen, Pepper et Bovy. Hawkins commet plusieurs erreurs qui la font chuter en 5ème position, alors qu’une Alice Powell déchaînée tente de passer la jeune Megan Gilkes par tous les moyens. La Canadienne résiste finalement à l’Anglaise… pour 3 millièmes de seconde ! En six courses, la W Series a réussi à obtenir un écart plus serré entre les deux premiers que la Formule 1 en plus de 1000 Grands Prix ! Le record date en effet du Grand Prix d’Italie 1971, avec la victoire de Peter Gethin pour 1 centième de seconde devant Ronnie Peterson ! Jerez 1986 avait aussi vu un écart de 14 millièmes de seconde entre Mansell et Senna, à l’avantage du Brésilien.

Un format à garder

Quoi qu’il en soit, cette course a été plus que mouvementée et bien plus intéressante que nombre d’autres courses avec majoritairement des hommes, preuve que les femmes sont tout autant capables d’offrir un superbe spectacle en piste. La performance du jour revient à Alice Powell, à seulement 3 millièmes de faire une Räikkonën en gagnant depuis la 17ème place sur la grille. Megan Gilkes, qui n’avait pu piloter au Norisring, se rachète d’une fort belle manière avec ce succès, où il ne fallait pas 10 mètres de plus. Sabré Cook a, quant à elle, réussi à pleinement profiter de son excellent départ pour aller chercher son premier podium dans la discipline.

Kimilainen échoue au pied du podium après être partie assez loin sur la grille, tandis que Chadwick finit 8ème, Garcia 13ème et Visser 14ème, assez loin des premières positions. Mais une chose est sûre : ce format test a montré de très belles promesses et pourrait composer une possible course sprint, avec les leaders du championnat obligées de remonter tout le peloton pour aller jouer la gagne. Une mission pas si impossible quand on regarde la remontée d’Alice Powell, donc à voir si l’idée sera conservée en 2020.

Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.

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