L’opinion de Villeneuve : « Les jeunes doivent bosser pour mériter »
À la sortie d’un virage Spadois, nous avions rendez-vous avec le franc-parler d’un certain québécois, Jacques Villeneuve. Le pit stop fut long, et pour faire durer le plaisir, cet entretien sera publié en dix parties, tous les jours à 11 heures.
À l’heure actuelle, être jeune pilote et convoiter la cour de la Formule 1 n’est pas chose aisée. Selon Jacques Villeneuve, certes, il y a un effet de mode du « young driver » dans les paddocks mais une valeur reste la base de tout mérite: le travail.
« Quand on regarde de plus près, en F2, il y en a qui roulent pas mal, comme le Russe (NDLR : Artem Markelov). Je n’ai pas eu l’occasion de vraiment voir son pilotage, mais avant tout, c’est l’attitude qui compte. Par exemple, si on regarde, quelle est la différence entre Leclerc et les autres ? C’est la tête, son approche. Il est là où il est pour le moment, on ne lui a pas donné un cadeau de Noel. Depuis qu’il est gamin, il bosse. Je parle bien de l’attitude, pas du pilotage. Le pilotage, tu es vite ou pas vite. Je me souviens, il y avait un paquet de pilotes qui étaient plus rapides que Senna en F3 et ils n’ont jamais rien fait après. Tu ne peux pas juger comme ça dans les plus petites catégories, surtout en F2, où c’est le même châssis pour tout le monde pendant des années. Tout ce que tu peux voir, c’est psychologiquement, comment le gamin fonctionne. Et Leclerc, à ce niveau-là, il est parfait. C’est comme Bianchi : la même attitude, la même approche de travail. Ocon, il est comme ça aussi : il faut bosser pour mériter. Et quand tu vois ça chez un gamin, tu te dis « lui, il a une chance ». Peut-être même qu’il n’aura pas le talent, mais ça, on ne le verra pas tant qu’il ne sera pas en F1. Avant ça, il faut voir comment il construit psychologiquement, son éducation, et ainsi de suite. Et ça, c’est quelque chose que chez les pilotes russes, comme Daniil Kvyat, je n’arrive pas à voir, parce que socialement, on est tellement différents. Il y un effet de société. C’est comme un pilote asiatique, c’est difficile pour moi de comprendre, quel est le bagage psychologique et mental de ces pilotes et c’est encore plus difficile pour moi de juger ce qu’il pourrait donner à l’avenir. La différence est trop grande par rapport à ce que je connais. »
Angélique Belokopytov
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