La visière des femmes,  Séries

Les femmes en F1: Lella Lombardi, une femme dans les points !


Qu’on le veuille ou non, la Formule 1 et le sport automobile en général, sont réputés pour être une affaire d’hommes. Bien que cette année voit la création du championnat W Series uniquement réservé aux femmes, ou la titularisation de Tatiana Calderón en F2, peu de femmes ont pu accéder à la F1. En 70 ans, seules cinq ont tenté de participer à un Grand Prix, et aucune n’a eu le succès d’une Michèle Mouton en rallye ou d’une Danica Patrick en IndyCar.

Née en 1941 à Frugarolo, Lella Lombardi ne vient pas d’un milieu particulièrement aisé, son père étant boucher. Elle touche pour la première fois à la conduite lorsqu’elle est chargée de conduire le van de son père afin d’assurer les livraisons de viande. Cependant, son intérêt pour la conduite se développe, tant et si bien qu’elle décide de se lancer dans le sport automobile. Abandonnant rapidement le karting, elle achète sa première voiture en 1965 pour courir en Formule Monza.

L’ascension se fait alors progressivement, la Piémontaise terminant vice-championne d’Italie de F3 en 1968, championne de Formule 850 deux ans plus tard avec quatre victoires, décrochant le titre mexicain de Formule Ford en 1971 avant de courir en Formule 5000 en 1974. Elle termine cinquième du championnat grâce à sa régularité, car elle ne signe pas un seul podium de la saison. Cette même année, elle tente de participer au Grand Prix de Grande-Bretagne au volant d’une Brabham, mais ne parvient pas à se qualifier (la voiture est estampillée du numéro 208, le plus gros jamais vu en F1).

Mais ses performances en F5000 ne sont pas passées inaperçues, et l’Italienne va se voir engagée chez March pour la saison 1975, aux côtés de Vittorio Brambilla, et de Hans-Joachim Stuck. Qualifiée à dix reprises en onze participations elle n’échoue qu’à Monaco, Lella se montre en retrait sur cet exercice par rapport à ses coéquipiers. En effet, elle ne fait jamais mieux que vingtième sur la grille, alors que Stuck se qualifie quatrième en Autriche, et Brambilla signe quant à lui la pole en Suède.

Lors du Grand Prix d’Espagne 1975, elle ne se qualifie que 24ème et dernière sur la grille, rendant sept secondes au temps de la pole position et six secondes au chrono de Brambilla. Mais la course est secouée par d’importants problèmes de sécurité, qui mènent aux protestations de Merzario et Fittipaldi, qui abandonneront rapidement. Évitant tous les pièges du début de course, notamment un important carambolage, elle rentre dans les points au 26ème tour. Mais la course est arrêtée trois tours plus tard et Lella étant se positionne dans le top six à la suite du terrible accident de Stommelen. Ce dernier est alors en tête et en bagarre avec Pace, il est victime d’une rupture de son aileron arrière. Alors en tête et en bagarre avec Pace, il est victime d’une rupture de son aileron arrière. Sa Hill décolle et atterrit de l’autre côté du rail, tuant cinq personnes et en blessant une dizaine d’autres. Seule la moitié des points est donc attribuée, et Lella Lombardi devient l’unique pilote à n’avoir marqué qu’un demi-point en championnat du monde, tout en sachant que plus de la moitié des pilotes ayant couru dans la discipline n’ont jamais marqué de point.

Elle ne prend pas part au Grand Prix des Etats-Unis à la suite d’un problème d’allumage sur sa Williams, elle arrête définitivement la F1 l’année suivante, après avoir déclaré forfait à Monza. Cette année 1976 la voit se reconvertir dans les courses de voitures de sport, avec plusieurs participations aux 24 Heures du Mans (11ème en 1976), et deux victoires à Pergusa et Vallelunga en 1979. Il faut ajouter à cela une pige en NASCAR en 1977, sans grand succès.

Elle prend sa retraite en 1988 et décide de fonder sa propre écurie automobile, Lombardi Autosport. Hélas, elle décède le 3 mars 1992 des suites d’un cancer, peu avant son 51ème anniversaire. Le sport automobile perdait en ce jour une de ses plus belles représentantes féminines, capable de briller aussi bien en Formule 1 qu’en Endurance et de rivaliser avec les hommes.

Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.

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