Dans les allées du Paddock,  Formule 1

Grand Prix de Belgique, trois circuits et de nombreuses légendes

La Formule 1 revient en force après un mois de pause et quel meilleur cadre que le Grand Prix de Belgique et son circuit de Spa-Francorchamps ? Adoré de nombreux pilotes pour sa vitesse, sa beauté et sa sélectivité, il n’a cependant pas toujours accueilli cette épreuve, en raison d’un tracé alors réputé aussi dangereux que la Nordscheleife. Retour sur l’épreuve belge, qui fut également absente du calendrier par moments.

Trois tracés ont été choisis pour cadre du Grand Prix de Belgique : Nivelles à deux reprises, Zolder une dizaine de fois, mais la piste la plus emblématique reste Spa-Francorchamps, utilisée pour la 54ème fois cette année. Toutefois, le tracé actuel n’a pas grand-chose en commun avec l’originel utilisé entre 1950 et 1970, si ce n’est la partie entre Blanchimont et les Combes, avec notamment les virages de la Source, de l’Eau Rouge et du mythique Raidillon.

De nombreux pilotes de renom, pour la plupart champions du monde, vont s’illustrer sur les 14 kilomètres de l’anneau belge, qui est alors une piste aussi rapide que dangereuse. Jim Clark va se montrer le plus adroit en gagnant quatre fois d’affilée, entre 1962 et 1965. Étonnamment, il était de notoriété publique qu’il détestait cette piste, la jugeant trop dangereuse. En effet, nombreux étaient les pilotes qui finissaient dans les rails, et certains tel Jackie Stewart vont s’échiner à faire supprimer le circuit du calendrier. En 1970, le Grand Prix se court pour la dernière fois sur l’ancien tracé, et Pedro Rodriguez s’impose… à plus de 240 km/h de vitesse moyenne ! Amon signe lui le record du tour à près de 245 km/h de moyenne, et ce malgré l’apparition d’une chicane à Malmedy.

Le Grand Prix de Belgique réapparaît deux ans plus tard, cette fois à Nivelles, près de Bruxelles, sur un tracé court qui ne fait pas l’unanimité. Il accueille alors la F1 en 1972 et 1974, avec deux victoires d’Emerson Fittipladi. Le circuit sombre ensuite dans l’anonymat, remplacé par le tracé de Zolder. Plus intéressant que Nivelles, il n’en reste pas moins à des années-lumière de Spa, et il assure l’intérim entre 1975 et 1982, malgré une piste qui se dégrade d’année en année, et organise la course pour la dernière fois en 1984.

Spa revient donc au calendrier en 1983, après d’importants travaux et la réduction de moitié de la distance originale. Après que Perscarolo ait tourné à plus de 262 km/h de moyenne sur l’ancien tracé et la mort de trois pilotes la même année lors des 24 Heures, l’ancien circuit est progressivement abandonné. La nouvelle piste garde la section entre Blanchimont et les Combes, mais arbore une nouvelle partie plus technique, moins rapide. Une chicane, celle de l’Arrêt de Bus, est ajoutée entre Blanchimont et la Source, juste avant l’entrée des stands.

Bien que complètement remis aux normes, le circuit n’en reste pas moins dangereux. Stefan Bellof, grand espoir allemand du sport automobile, héros quelque peu oublié de Monaco, se tue dans le Raidillon lors des 1000 km de Spa en 1985. Un dépassement kamikaze sur Jacky Ickx en est la cause. Ce Raidillon voit également Zanardi et Villeneuve par deux fois s’y accidenter lourdement, et la tragédie d’Imola provoque la mise en place d’une immonde chicane à son pied en 1994, fort heureusement supprimée dès l’année suivante.

À partir de 1985, Spa devient l’une des manches phares du calendrier et l’une des plus aimées du public et des fans. Cependant, la législation anti-tabac provoque une annulation de la course en 2003. 2006 ne verra également pas de Grand Prix. Cette fois, le circuit est en rénovation (Arrêt de Bus, ligne droite des stands…), et qui plus est ce dernier croule sous les dettes. Grand homme, Ecclestone va sauver le Grand Prix, conscient qu’il aurait beaucoup à perdre à le laisser mourir.

Les 10 moments les plus forts du Grand Prix de Belgique

Pour la première fois de son histoire, la F1 perd deux de ses pilotes en un seul week-end. Stirling Moss et Mike Taylor avaient malgré eux donné l’alerte en se blessant aux essais, Taylor arrêtant même sa carrière de pilote. Mais la course fut maintenue, et au 19ème tour, Chris Bristow perd le contrôle de sa Cooper-Climax à 210 km/h à Burnenville et finit éjecté dans une clôture, ce qui le tue sur le coup. Cinq tours plus tard, Alan Stacey percute un oiseau à plus de 200 km/h, perd connaissance et s’accidente gravement, mourant dans l’ambulance avant qu’elle ne quitte le circuit.

Avec Phil Hill, Wolfgang Von Trips, Richie Ginther et Olivier Gendebien, Ferrari réalise le dernier quadruplé d’un constructeur en F1, et ce peut-être pour toujours.

Évidemment, tout le monde se rappelle Zolder pour ce tragique 8 mai 1982. Fou de rage après la manœuvre de Pironi à Imola, Gilles Villeneuve est résolu à battre le Français quoi qu’il arrive. Alors que le Québécois est lancé à pleine vitesse pour tenter de reprendre la pole à son coéquipier, une mésentente avec Mass les fait s’accrocher. La Ferrari décolle sur la roue arrière droite de la March, percute le rail, part en tonneaux et se casse en deux, éjectant Villeneuve dans la manœuvre. Il meurt de ses blessures dans la soirée, deux vertèbres cervicales brisées et foie éclaté.

Cette édition voit les débuts remarqués d’un jeune Allemand issu de la F3 et du Sport-Prototype du nom de Michael Schumacher. Il se qualifie en septième position sur la grille alors qu’il découvre la voiture et le circuit, quatre places devant son expérimenté coéquipier Andrea de Cesaris. Malheureusement, son embrayage casse dans le premier tour, et certains s’accordent à dire qu’il aurait pu jouer le podium au vu des performances de de Cesaris, qui a bien failli battre Senna ce jour-là pour la gagne.

Un an après ses débuts en fanfare, Schumacher va remporter la première de ses six victoires dans les Ardennes belges. Alors que la pluie vient de cesser, il part à la faute à Stavelot dans le 29ème tour et repart derrière son coéquipier. Il passe alors en slicks avant tout le monde en constatant l’usure des pneus de Brundle, et s’impose devant les Williams de Mansell et Patrese. Cette course fut également marqué par le grave accident de Comas lors des essais à Blanchimont, et au courage de Senna, qui a arrêté sa voiture pour activer le coupe-circuit de la Ligier et sauver le jeune Français.

Alors en bataille pour le titre mondial, Schumacher et Häkkinen vont offrir l’un des plus beaux dépassements de l’histoire de ce sport. Dans le 41ème tour, le Finlandais prend l’aspiration de l’Allemand, et tous deux passent de part et d’autre de Ricardo Zonta à qui ils prennent un tour. La Ferrari prend l’extérieur, la McLaren l’intérieur, et c’est finalement le Finlandais qui prend la tête aux Combes avant de filer vers la victoire.

Dans le quatrième tour, Eddie Irvine et Luciano Burti se touchent dans Blanchimont. L’aileron avant de la Prost du Brésilien passe sous les roues avant et envoie la monoplace française à plus de 300 km/h dans le mur de pneus. Blessé à la tête, il ne recourra plus jamais en F1, se contentant d’un poste de pilote d’essais chez Ferrari.

Giancarlo Fisichella signe une pole position surprise au volant de sa Force India, la première de l’écurie. Il la transforme le lendemain en seconde place, à seulement 9 dixièmes de seconde de Kimi Räikkonën, qui gagne alors pour la quatrième fois en Belgique.

Romain Grosjean rate son départ et accroche la roue arrière-droite de Lewis Hamilton. Les deux voitures partent en luge et percutent Pérez et Alonso, ce dernier voyant la Lotus passer à quelques centimètres de son casque. Romain fut exclu du Grand Prix d’Italie pour avoir provoqué ce carambolage

Six ans après Grosjean, c’est cette fois Hülkenberg qui rate son freinage à la Source. Il percute Alonso, qui décolle sur la Sauber de Leclerc et détruit l’aileron arrière de Ricciardo. Ce dernier percute Räikkonën, et si le Finlandais et l’Australien reprennent la piste, Leclerc, Hülkenberg et Alonso doivent renoncer.

Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.

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