GP de Turquie : Hamilton égale le plus grand record de Schumacher
Après des qualifications houleuses, le Grand Prix de Turquie promettait un rendez-vous palpitant sur une piste humide. Les calculatrices étaient de sortie pour savoir avec quelles probabilités Lewis Hamilton, partant en sixième position, pouvait devenir champion ce dimanche. Avec panache, le Britannique a égalé Schumacher de la plus belle façon qu’il pouvait souhaiter.
« Les records sont faits pour être battus, disait un certain septuple champion du monde, Michael Schumacher. Du moins, égalés. C’est que ce réalise Lewis Hamilton ce dimanche en Turquie. Le Britannique remporte la course et décroche le septième titre mondial de sa carrière. Et pourtant, rien n’était joué d’avance et rien ne prédisait une telle issue. Qu’on se le dise, Lewis Hamilton a la voiture, le talent, et… un peu de chance !
Hamilton le chanceux
Le week-end avait commencé sur une note amère pour Lewis Hamilton. Une piste sèche très glissante à cause du nouvel asphalte et une Mercedes au comportement douteux, le Britannique ne cachait pas sa déception. Discret, les qualifications ne le rassureront pas davantage. Sous le déluge, Hamilton ne parvient pas à rivaliser avec les Racing Point motorisées Mercedes, ni avec Max Verstappen qui confirme ses aptitudes sous la pluie. Il ne fait pas mieux qu’une sixième place, derrière la Renault de Ricciardo et juste devant son équipier.
C’était sans compter sur la météo capricieuse de ce dimanche. Les espoirs ne sont pas au beau fixe même si les statistiques sont du côté du pilote Mercedes. En effet, la dernière fois qu’il a pris un départ depuis la 6e position, c’était au Grand Prix d’Angleterre, et il a terminé… 1er ! De plus, le championnat est en jeu. On sait qu’il ne lui faut pas grand chose pour décrocher le 7e titre mais au vu des conditions, il est évident que cela ne sera pas simple. D’autant plus que le tempérament de Lewis Hamilton a du mal à accepter d’être champion depuis une 6e place, il veut l’être avec toute la hargne d’un pilote depuis la première position.
La première partie de la course est plutôt compliquée pour le Britannique. Il se plaint des freins avant qui semblent ne pas fonctionner proprement, les gommes intermédiaires se dégradent trop vite et il commet quelques erreurs sur la piste détrempée. Cependant, il tente de maintenir le cap. Sur base de stratégie Mercedes et un rythme régulier, il se rapproche du doublé rose Stroll-Perez qui dominent la course. Au 37e tour, après que Stroll ait été évincé de sa trajectoire par un pit stop, il s’attaque rapidement à Perez, et sans difficultés, il reprend la position qu’il connait si bien et se place en tête du Grand Prix. Tour à tour, il creuse l’écart, à tel point qu’à trois tours de la fin, pneus intermédiaires transformés en slicks, il pourrait s’offrir un arrêt aux stands gratuit et malgré tout être en mesure de remporter cette course. Cependant, il ne s’y risque pas et amène finalement sa monoplace sous le drapeau à damier.
C’est à ce moment que Lewis Hamilton réalise : il est champion du monde pour la 7e fois de sa carrière et égale le meilleur record de tous les temps détenu par Michael Schumacher. Un instant unique qui le fait fondre en larmes sous son casque.
❤️ “That’s for all the kids out there to dream the impossible, you can do it too.” #HAMIL7ON
— Mercedes-AMG PETRONAS F1 Team (@MercedesAMGF1) November 15, 2020
pic.twitter.com/LDsbhP4auR
Stroll le malheureux
Celui à qui tout sourit durant le week-end a vu sa course se transformer en désastre. À la sortie des qualifications, Stroll est heureux. Enfin, il montre qu’il n’est pas uniquement un fils à papa et décroche sa première pole position arrachée au talent sous le déluge. Personne n’a réussi à le défier, pas même les plus grands.
Dimanche, la piste est bien mouillée. Voilà qui présage une course magnifique et les conditions sont en sa faveur. En effet, Stroll garde sa position lors de l’extinction des feux et tient tête à tous ses rivaux plus de la moitié du Grand Prix. Il enchaîne les tours rapides et donne la cadence d’u pilote qui voit la victoire se rapprocher en bout de piste. Au 34e tour, ses pneus commencent à souffrir et d’ailleurs, son équipier, Sergio Pérez commence à revenir sur lui. Il tente le tout pour le tout et rentre aux stands pour chausser des intermédiaires qui devraient lui offrir la victoire. Mais rien ne se passe comme prévu. D’abord, le Canadien sort de la pitlane tout juste derrière Max Verstappen, en 4e position. Aïe, la mauvaise opération. Ensuite, autre surprise, les pneumatiques ne régissent pas du tout comme prévu et Stroll ne parvient pas à tenir le rythme. Il s’engage dans une bagarre avec Vettel qui l’a rattrapé entre temps. Stroll commet une erreur, et en plus de Vettel, c’est Charles Leclerc qui le passe également. De premier il y a quatre tours, le pilote Racing Point dégringole à la 6e place. Les stratégies des concurrents et une erreur supplémentaire qui ouvre la voie à Norris, lui assènent le coup fatal et Stroll descend encore plus dans les scores, il pointe à la 9e place. Il termine le Grand Prix tout juste dans les points, alors que son équipier monte sur la seconde marche du podium. Le goût en bouche est extrêmement amer pour le Canadien.
Vettel le revenant
Difficile à croire au vu de leur saison, mais l’équipe qui a marqué le plus de points durant ce Grand Prix de Turquie, c’est Ferrari. 3e et 4e lorsque le drapeau à damier est agité, les pilotes en rouge réalisent une des meilleures performances de la saison. Vettel s’est montré un rien plus dominant que Charles Leclerc sur l’ensemble du week-end. Malgré les conditions, il parvient à se qualifier 11e, juste devant son jeune équipier. En course, il profite des aléas de ses concurrents et se hisse dans le top 5. La majorité de la course, il devance son équipier. C’était sans compter sur le DRS du Monégasque au 41e tour. Vettel rétrograde à la cinquième place et tentera de récupérer son dû jusque dans les derniers virages. C’est dans le dernier tour que tout se joue. Il ne reste que quelques mètres et Leclerc tente de passer Pérez pour passer en deuxième position sous le drapeau à damier. Il parvient à passer la Racing Point et laisse Vettel au pied du podium. Mais Charles s’en mêle les pinceaux, il commet d’abord une petite erreur et bloque ensuite ses pneus dans l’un des derniers virages. Une situation qui profite à ses deux concurrents directs : Pérez et Vettel n’en demandent pas plus et larguent un Charles Leclerc qui voit le podium s’éloigner dans les tous derniers instants du Grand Prix. Finalement, Vettel revient sur un podium qu’li n’avait plus vu d’aussi près depuis le Mexique 2019, où il avait terminé 2e.
Just three corners to go, and then... 😮#TurkishGP 🇹🇷 #F1 pic.twitter.com/7l4qVRSo1r
— Formula 1 (@F1) November 15, 2020
Les laissés pour compte
Autant cette course a fait des heureux, autant elle en aura fait des malheureux. Certains pilotes qui ont l’habitude de flirter avec les premières lignes de la grille se sont retrouvés en grandes difficultés ce dimanche dans l’Istanbul Park.
On ne compte plus les tête-à-queues et les sorties de Bottas et Verstappen. Le Finlandais, victime d’un accrochage avec Ocon dans les premiers mètres, se retrouve en 20e position. Finalement, il a passé sa course bloqué dans le peloton sans jamais pouvoir montrer quoi que ce soit d’étincelant. Et comme si cela ne suffisait pas, il se fait doubler par son propre équipier qui lui prend un tour lors du 43e passage. Un réel crève-cœur pour celui qui espérait concurrencer sérieusement cette saison un Lewis Hamilton qui semble inarrêtable. Le Hollandais, de son côté, a bien eu du mal à dompter sa Red Bull qui n’appréciait visiblement pas les conditions météorologiques auxquelles elle était soumise. Et ce, dès le départ. Les deux Red Bull patinent et peine à attraper le grip. `À peine le Grand Prix a débuté que les hommes de Christian Horner se battent depuis la 5e et 6e position. Mais les deux pilotes ont soif et Verstappen tente une remontée digne de son talent tandis qu’Albon enchaine les tours rapides et joue la prestation. Mais la stratégie Red Bull ainsi que les quelques erreurs commises par les deux pilotes ne permettront pas aux deux jeunes loups de terminer mieux que 6e pour Verstappen et 7e pour Albon. Une course qui fera certainement office de leçon pour les mauves mais qui aura permis à Albon, en sursis jusqu’Abou Dhabi, de montrer que malgré les conditions, il mérite encore sa place au sein de l’équipe.
Désormais que le championnat est remporté par Lewis Hamilton et que Mercedes détient la coupe des constructeurs, les enjeux vont être importants pour les autres équipes. En effet, il reste trois courses et mathématiquement, la troisième place du championnat des constructeurs peut encore se jouer entre Racing Point (154 points), McLaren (149 points), Renault (136 points) et Ferrari (130 points). Seule Williams fait encore office de lanterne rouge, il lui manque ce point libérateur qui pourrait apporter un sacré coup de pouce financier. Du côté des pilotes, même si la seconde place de Bottas risque peu, mathématiquement, Verstappen peut encore prétendre à la place de vice-champion avec ses 27 points de retard sur les 197 de Bottas. La troisième position est actuellement occupée par Sergio Pérez (100 points) mais il est sous la menace directe de Charles Leclerc (97 points) et de Daniel Ricciardo (96 points).
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Angélique Belokopytov
Fondatrice et rédactrice en chef. Amoureuse de la course et du journalisme depuis des années, le ronronnement des moteurs m'a bercée depuis ma plus tendre enfance et rythme mon quotidien. F1nal Lap a pour but de rapprocher les amoureux de la F1 au plus près du Paddock au travers d'un contenu original et recherché. F1nal Lap, la F1 comme vous ne l'avez jamais vue !