Daniel Ricciardo : enfin un podium pour Renault !
Ce Grand Prix de l’Eifel marquait le retour de la F1 sur le Nürburgring pour la première fois depuis 2013. Bénéficiant de la crise sanitaire pour revenir sur le calendrier, il a vu Lewis Hamilton devenir l’égal de Michael Schumacher avec une 91ème victoire en carrière. L’Anglais n’a eu aucun adversaire à sa mesure après l’abandon de Bottas et a pu tranquillement dérouler sa course. Derrière lui et Verstappen, c’est donc une voiture du milieu de grille qui a pris la troisième place : la Renault de Daniel Ricciardo.
Le week-end d’Imola devait inaugurer un nouveau format de week-end concentré sur deux jours, avec une seule séance d’essais le samedi matin avant les qualifications. C’est finalement ce Grand Prix de l’Eifel qui va nous donner une première idée de ce que ce format peut offrir comme spectacle. En effet, le circuit est noyé sous la pluie et le brouillard au point que les deux séances du vendredi sont annulées. Si la piste était praticable, les hélicoptères médicaux ne pouvaient pas décoller du circuit, rendant impossible l’acheminement d’un blessé à l’hôpital en moins de 20 minutes. Les grands perdants de l’opération sont Callum Ilott et Mick Schumacher, qui devaient tous deux piloter en FP1…
Les pilotes n’auront ainsi qu’une heure pour redécouvrir la piste du Nürburgring et régler leurs monoplaces… voire moins ! Lance Stroll est tombé malade et ne participe pas à la FP3, au point qu’il est remplacé par l’éternel supersub Nico Hülkenberg. L’Allemand est mis face à un défi de taille : il va devoir se qualifier sans avoir pu rouler du week-end et en ayant malgré tout deux courses à son actif cette saison. Il se qualifie certes dernier, mais à seulement deux dixièmes de Latifi et Räikkönen, qui dispute son 323ème Grand Prix (nouveau record), ce qui reste une belle performance.
Devant, les Mercedes monopolisent la première ligne, mais le poleman se nomme Bottas. Il signe la 14ème pole de sa carrière et devance son coéquipier qui a manqué de peu de se faire battre par Verstappen ! Leclerc fait sensation avec le quatrième temps devant Albon et les Renault. Ricciardo part sixième, et peut viser le top 5 sans problème… voire mieux ?
Au départ, Hamilton se porte à hauteur de Bottas et les deux Mercedes virent au large, mais le Finlandais garde l’avantage. Derrière, Ricciardo a réalisé un excellent départ, pointant en cinquième position derrière Leclerc. Il parvient à faire sauter le bouchon rouge dans le neuvième tour au prix d’une superbe manœuvre, ô combien nécessaire pour ne pas perdre trop de temps. Leclerc était plus de deux secondes au tour plus lent que le trio de tête…
L’Australien se retrouve ainsi en quatrième position et donc « best of the rest » derrière le trio Bottas-Hamilton-Verstappen. Dans le 13ème tour, Bottas allume ses pneus au premier virage et se fait doubler par Hamilton pour la tête de la course. Il rentre donc aux stands pour remettre des gommes neuves, et repart quatrième derrière Ricciardo, qu’il repasse peu de temps après. Mais trois tours plus tard, la virtual safety car est déployée pour permettre l’évacuation de la Williams de Russell. L’Anglais a en effet décollé sur l’Alfa Romeo de Räikkönen et a sérieusement endommagé sa monoplace, au point de ne pas pouvoir rallier les stands.
Hamilton et Verstappen en profitent donc pour s’arrêter et reprendre 10 secondes à Bottas, qui est le grand perdant de toutes ces opérations. Ricciardo s’arrête aussi et repart dans le peloton, en neuvième position derrière Gasly. Il fait cependant une bonne affaire lui aussi car il n’a perdu qu’une dizaine de secondes lors de son arrêt. Il remonte ainsi peu à peu dans le peloton et comme à se placer en favori non plus pour la quatrième, mais la troisième place !
Lap 46 // BOX BOX! Daniel pits for fresh Softs during the Safety car. #RSspirit #EifelGP pic.twitter.com/IJEHAPWXbX
— Renault F1 Team (@RenaultF1Team) October 11, 2020
En effet, Bottas est contraint à l’abandon sur problème moteur dans le 17ème tour, ainsi qu’Albon qui réalisait lui une course peu convaincante.Ricciardo est alors septième, et voit d’autres rivaux directs connaître des ennuis. Son coéquipier Ocon abandonne sur problème hydraulique alors que Norris se débat avec un moteur défaillant. Il ne reste donc que Sainz et Pérez pour réellement le priver d’un podium qui le fuit depuis sa victoire à Monaco en 2018 ! Qui plus est la chance est avec lui : l’Espagnol et le Mexicain s’arrêtent dans le 29ème tour et repartent derrière Leclerc et Gasly, à plus d’une dizaine de secondes de l’Australien. Une belle opportunité pour creuser encore l’écart et s’assurer un matelas confortable pour gérer la fin de course…
Toutefois, Pérez se débarrasse assez facilement de l’AlphaTauri et de la Ferrari pour passer quatrième et se lancer à la poursuite de la Renault. Au rythme de près d’une seconde au tour, la Racing Point refait peu à peu son retard, et une question se pose : faut-il faire rentrer Ricciardo et lui mettre des pneus frais pour qu’il remonte sur Pérez en fin de course ? Ou faut-il le laisser en piste et espérer que ses gommes tiennent jusqu’à la fin ?
Norris va répondre malgré lui à cette question. Défaillant depuis une quinzaine de tours, son moteur finit par rendre l’âme dans la 45ème boucle alors qu’il était sixième. Cela provoque la sortie de la safety car et permet à tout le monde de changer ses pneus. Laisser Ricciardo en piste puis le faire rentrer pendant cette safety car est payant puisque l’Australien conserve sa place sur le podium, mais il reste sous la menace d’un Pérez des grands jours…
Tandis que Hamilton s’envole au restart et enchaîne les records du tour, Ricciardo tente de s’offrir le scalp de Verstappen mais doit s’incliner face à la Red Bull du Batave. Derrière, il parvient à résister à la pression de Pérez et à se sortir de la zone de DRS pour pouvoir respirer un peu. Finalement, il termine troisième derrière Hamilton (qui égale Michael Schumacher avec cette 91ème victoire) et Verstappen. Ce podium est le premier de Renault depuis presque 10 ans : il faut remonter au Grand Prix de Malaisie 2011 avec une troisième place de Nick Heidfeld pour voir une Renault si haut placée !
Dans d’autres circonstances, l’Australien aurait été élu Driver of the Day, mais il a été éclipsé par Hülkenberg qui a réussi à terminer huitième du GP sans avoir pris part aux essais ! L’Allemand a lui aussi signé une performance majuscule, tout comme Romain Grosjean, neuvième avec sa modeste Haas et ce malgré un index douloureux. On savait la Renault en constants progrès, avec Ricciardo qui restait sur 4 top 6 sur les 4 dernières courses, et voilà désormais la paire récompensée avec ce superbe podium. Fernando Alonso peut avoir le sourire : course après course, sa future voiture se montre toujours plus compétitive…
Ricciardo prend ainsi la quatrième place au championnat du monde, profitant des abandons de Norris et d’Albon. S’il ne peut bien évidemment pas ambitionner de revenir sur le trio qui régit actuellement la discipline, cette place de « best of the rest » pourrait devenir un objectif parfaitement atteignable surtout qu’il ne reste plus que six courses à disputer. Quoi qu’il en soit, on peut s’assurer qu’il fera tout son possible pour garder cette quatrième place… avec peut-être d’autres podiums à la clé ?
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Pierre Laporte
Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.