DébrieF1,  Formule 1

DébrieF1 : Canada, un week-end rouge

Le DébrieF1 revient de manière piquante et humoristique sur les week-ends de course F1 : analyses, focus, stats… Revivez les temps forts de chaque Grand Prix. Rouge, le week-end canadien l’a été, autant par la présente forte des Ferrari, que par la colère des supporters de Vettel suite à une décision controversée des commissaires de piste.

L’empire Mercedes (presque) déchu au Canada

Le weekend commence à la normale. Vettel s’adonne à son sport favori en essais libres 1 : le tête-à-queue. De l’autre côté, chez les Williams, Latifi remplace Kubica, ce qui lance les rumeurs d’un potentiel remplacement à l’avenir. Calmez-vous les gars, Williams a voulu donner un peu de chance à celui qui performe en F2, sur ses terres natales. Le pilote canadien réalise d’ailleurs quelques slaloms en piste après la sortie sauvage d’une petite marmotte qui, sûrement, n’a pas dû entendre les V6 tourner. En essais libres 2, c’est Hamilton qui mord un peu trop sur un vibreur et qui plante sa monoplace dans le mur. Le retour aux box est imminent et le travail qui attend les ingénieurs l’est tout autant. Ferrari montre les crocs et joue en tête, les Rouges sont clairement dans le coup !

Malchance de Verstappen

En qualifications, on peut souligner les décevantes éliminations de Perez et Räikkönen en Q1. En Q2, coup de malchance pour Verstappen. Le pilote Red Bull signe de mauvais temps, faute de trafic et par manque de grip. Le Hollandais ne se voit pas louper la Q1 et décide de jouer le tout pour le tout en sortant dans la dernière minute. Madame Malchance frappe ! Magnussen, qui réalisait une bonne qualification, se loupe à la hauteur du Mur des Champions et tape dans le mur. Drapeau rouge.

End of the game.

 

 

« Je suppose que c’est fini… »

« Oui, tu as bien deviné Max » répond Red Bull. Verstappen démarre finalement en 9e position (Magnussen étant pas la suite relayé en fond de grille et Sainz pénalisé) et jouera avec la stratégie avec des pneus durs dès le départ. Une stratégie qui l’amènera à la 5e place.  Le top 10 fait plaisir à voir : deux Renault et deux McLaren, ça vaut le coup d’être souligné. Même si le rêve des Papayas sera quelque peu noirci par une pénalité affligée à Sainz pour avoir gêné Albon. Mais ce qu’on a surtout apprécié, c’est la bagarre pour la pole. À coups de meilleurs temps, c’est Vettel qui l’emporte sur le fil avec une prestation digne de ce nom. C’est ce Vettel-là qu’on aime voir !

"Vettel a fait un tour de gladiateur mais les Ferrari sont quand même moins vite, Lewis va rapidement le passer."
Jacques Villeneuve

Et bien, pari raté Jacques ! Vettel signe une course telle qu’on pouvait attendre d’un pilote de cette envergure et ENFIN ! Enfin, nous avons de la vraie bagarre pour le championnat entre Lewis et Sebastian. ENFIN ! Les plus « petites » écuries peuvent s’immiscer à l’avant. Lorsqu’on a dans un top 10 des Renault, un Gasly, un Stroll ou encore un Kvyat, c’est agréable à voir. ENFIN ! La Ferrari est performante et domine la Flèche d’Argent.

Tout était beau et merveilleux jusqu’à la légère sortie de piste de Vettel. Au 48e tour, l’Allemand sort et reprend la piste en fermant la porte à Lewis qui tentait de saisir sa chance pour la première place. Le coup tombe : les commissaires de pistes infligent une pénalité de 5 secondes pour une reprise dangereuse de la piste. Malgré une domination sans pareille, une première depuis le début de la saison, Vettel perd sa première place.

Alors, Mercedes déchu ? Dans les faits, non. Lewis remporte -administrativement- la course et conforte encore plus sa place au championnat puisque Bottas n’a pas été en mesure de le gêner dans sa conquête depuis sa malheureuse quatrième place. Psychologiquement ? Peut-être un peu. Vettel a montré que les évolutions Ferrari avaient du bon et qu’il était dans le coup. Ça donne presque envie de dire que le championnat n’est pas encore joué.

Focus: nuance de la décision des commissaires

À l’arrivée, c’est un Vettel en colère qui sort de sa voiture, qu’il n’a d’ailleurs pas amené au parc fermé. Il décide de mettre de côté toutes ses obligations d’arrivée en signe de protestation et se rend directement dans le Paddock, casqué. Et on le comprend. La décision parait injuste, surtout au vu des performances réalisées, il y a un gout extrêmement amer qui reste. Les réactions diverses fusent.

C'est complètement injuste! Ça tue la course !
Qu’est-ce que c’est que pour des commissaires ?
S’il y avait eu un mur, il se l’aurait pris !

Les réactions indignées sont nombreuses et compréhensibles. Pourtant, cette décision est à nuancer. Dans les lignes de Motorsport, on découvre pourtant une explication qui pourrait justifier, en partie, cette décision. Les commissaires de piste ont analysé au ralenti les actions réalisées par Vettel, une par une, lors de sa sortie de piste. Il s’avère que le pilote allemand aurait effectué des choix illégitimes. Explications.

La décision des commissaires s’est basée sur un instant précis :  le moment où Vettel reprend la piste et particulièrement, où il reprend le contrôle de sa voiture. Ils estiment que le pilote allemand aurait pu faire des choix différents. En effet, en caméra embarquée, on le voit lutter pour le maintien de sa monoplace après avoir fait la tondeuse. Mais lorsqu’il reprend la piste, il est en survirage, qu’il corrige avec un mouvement net vers la droite.

Ensuite, il tourne vers la gauche dans l’objectif de reprendre la piste de manière sécurisée. Là où ça pose un problème, c’est que la prochaine action de Vettel n’est pas de continuer à gauche comme il l’a commencé mais de redresser son volant. Sa monoplace vire alors vers la droite, coupe la trajectoire d’Hamilton qui était en train de le dépasser, et le sort de la piste. C’est précisément ce geste qui a appuyé la décision des commissaires.

Ils ont corroboré cette version avec une caméra de surveillance qui montrait nettement que Vettel a tourné la tête et a regardé dans ses rétroviseurs afin de voir où se situait son rival avant de redresser le volant. Ils ont également ajouté à cela, la télémétrie d’Hamilton qui montre qu’il a dû écraser ses freins, prouvant selon eux, que le pilote britannique n’a pas compris le comportement de Vettel et a dû éviter la collision.
C’est donc le fait d’avoir redressé le volant consciemment qui justifierait la décision des commissaires de piste.

Là où c’est injuste, c’est que nous, on veut de la course ! L’objectif de base d’une course n’est-il pas que chaque pilote termine à la meilleure position possible ? Évidemment, sans impacter les autres, ce qui n’est pas le cas ici. Hamilton a même déclaré qu’il aurait pu avoir la possibilité de passer Vettel sans l’incident et qu’il aurait également agit de la même façon que l’Allemand s’il avait été à sa place. Et Vettel, lui, est en droit de défendre sa position. Et en même temps, il commet une erreur et garde l’avantage en coupant un virage, est-ce que c’est justifié ?

Autre chose, peut-on réellement se mettre dans la peau d’un pilote derrière les caméras ? Certainement pas. Lorsqu’on roule à 300km/h, les décisions doivent être prises de manière extrêmement rapides et on n’a pas le temps de revenir dessus. Surtout lorsqu’on commet des erreurs. Le règlement, c’est noir ou blanc, mais derrière le volant, c’est un être humain qu’on retrouve qui a des enjeux personnels, des enjeux d’équipe et qui joue avec les extrêmes limites, voire même avec sa vie.
N’hésitez pas à exprimer votre opinion dans les commentaires.

Tops
Renault
4/5

Les Françaises ont signé une belle performance. Ricciardo et Hulkenberg, qualifiés en 4e et 7e position, terminent le Grand Prix à une belle 6e et 7e place. Et celui qui a brillé particulièrement, c’est Ricciardo. Après avoir signé une victoire en 2014, il a réussi à maintenir sa Renault et de plus à se défendre face à la Mercedes de Bottas durant plusieurs tours. Petite note : les quatre voitures motorisées Renault étaient en Q3, une première cette saison.

Ferrari
4.4/5

C’était LE week-end du Cheval Cabré. La seule chose qui leur manquerait, c’est un doublé. Malgré les décisions controversées des commissaires, les deux pilotes sont sur le podium après des performances au-delà des espérances.

Stroll
3/5

Oui vous avez bien lu ! Stroll dans les tops et pas qu’un peu ! À croire que ses terres natales lui ont donné une puissance et une intelligence de course soudaines. Et il faut le dire, Stroll, il était chaud ! Dans tous les sens du terme. Le début du week-end n’était pas simple. En essais libres 3, un problème hydraulique donne lieu à de belles explosions à l’arrière de sa monoplace. En qualification c’était difficile aussi, pour la 11e fois consécutive, il est éliminé en Q1, il part de la 17e place. C’est en course qu’il s’illustre. Propre et pro, le Canadien devance son coéquipier Perez à l’arrivée et termine à la 9e place.

Respect entre rivaux
5/5

Que ce soit Lewis ou Sebastian, les deux ont montré un respect absolument exemplaire l’un pour l’autre, tous les deux vivant une situation difficile. Sebastian, malgré l’adrénaline et la colère a salué la victoire d’Hamilton et a demandé aux spectateurs d’arrêter de huer le pilote britannique qui ne pouvait rien dans cette décision. Tout comme Lewis a souligné le magnifique travail réalisé par Vettel et a précisé que ce n’était pas le genre de victoire qu’il préférait (lui -même a été à la place de Vettel à Spa quelques années auparavant). Le tout a été signé d’une belle accolade entre les deux champions sur le podium.

Flops
Bottas
2/5

Sérieusement, est-ce que quelqu’un l’a vu ? Malheureusement, le Finlandais a déçu et était transparent.

Grosjean
2.5/5

Oui, il y a un peu de faute à la malchance. Mais au-delà, le week-end du Français était loin d’être top. Il flirte avec le Mur des Champions en essais libres, il est éliminé en Q2 à une 15e place loin d’être satisfaisante pour un volant Haas. Alors que Magnussen, sans son crash, partait pour signer un beau temps en Q3. Même s’il est victime collatérale de l’accrochage d’Albon, il ne brille pas en course.

Raikkonen
1.5/5

Ça fait mal au cœur de mettre l’Iceman dans les flops mais clairement, il n’était pas au niveau. Il est devancé par Giovinazzi tout le week-end, et devance à peine les Williams. C’est la première fois en 79 courses qu’il est éliminé en Q1.

L'image du jour

Vettel change les numéros

Vettel qui échange les numéros dans le parc fermé à l’arrivée en guise de protestation face à la décision des commissaires. Il récupère le numéro 1 de Lewis Hamilton et l'échange avec son numéro 2.

Driver of the day

Ricciardo. Au-delà des top teams, celui qui a réellement surpris et brillé, c’est Daniel Ricciardo. Non seulement par sa qualification en quatrième place (meilleur résultat de Renault depuis 2010) et son arrivée à la 6e mais par ses exploits en courses. Il a donné du fil à retorde à un certain Bottas -seul moment où il était réveillé-durant plusieurs tours. Malgré les tentatives, le pilote Mercedes a eu du mal à passer Monsieur Sourire.

Allô, radio ?

Il y a un animal qui court sur la piste !
Kimi Raikkonen
Designer

La stat

 

Vettel signe sa 56e pole, la 221e de Ferrari en tant qu’équipe et la 180e en tant que motoriste.

Podium F1nal Lap
Vettel
Dominant et poussant jusqu’au bout.
Hamilton
Propre et stratège
Ricciardo
Belle performance

Fondatrice et rédactrice en chef. Amoureuse de la course et du journalisme depuis des années, le ronronnement des moteurs m'a bercée depuis ma plus tendre enfance et rythme mon quotidien. F1nal Lap a pour but de rapprocher les amoureux de la F1 au plus près du Paddock au travers d'un contenu original et recherché. F1nal Lap, la F1 comme vous ne l'avez jamais vue !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

%d blogueurs aiment cette page :