Dans les allées du Paddock

Post Silverstone : stratégies ratées et problèmes mécaniques chez les jeunes

Plusieurs événements différents ont secoué le Grand Prix de Grande-Bretagne. Au-delà des accrochages, on a pu assister aux stratégies étranges chez McLaren et Racing Point, à la sortie bizarre de Giovinazzi ainsi qu’à la perte de vitesse soudaine d’Albon.

Norris : la stratégie ratée

Qui n’a pas été surpris de voir Norris franchir la ligne blanche de la pitlane en fin de course ? Sous pression par Ricciardo, le jeune pilote disputait sa course dans les points, ce qui promettait un nouveau doublé McLaren dans le top 10 puisque Sainz le devançait d’une position. Box, box, box… Mais pourquoi ?! McLaren l’admet : ils ont fait une erreur de stratégie.

« Nous n’avons simplement pas fait le bon choix »  Lando Norris

Les Oranges ont choisi de ne pas rappeler l’Anglais lorsque la Safety Car est sortie, c’était beaucoup trop risqué selon eux. Ils ont préféré miser sur la fin de course. Chausser des gommes fraîches pour devancer le reste du plateau qui serait à la traine avec des gommes mises lors du pitstop gratuit. Et rien ne s’est passé comme prévu. Les pneus des concurrents ne se sont pas autant détériorés et les gommes neuves mises à Norris ont mis du temps à chauffer. Résultat des courses : Lando sort de la pitlane 14e et sauve une 11e place finale, à la porte des points.

Nous pensions qu'il était risqué d'aller jusqu'au bout de la course. Nous voulions tenter de mettre des durs neufs vers la fin de la course puis essayer de rattraper les autres. Mais on dirait qu'il nous aurait fallu cinq tours de plus.
Andreas Seidl
Directeur de l'équipe McLaren

Giovinazzi : un tête-à-queue étrange presque résolu

Au 19e tour, Giovinazzi occupe la 10e place et ne s’attend pas à ce que sa monoplace termine dans les graviers quelques mètres plus loin. Nous non plus d’ailleurs. Il provoque la sortie de la Safety Car et tel un croupier, il redistribue les cartes. Pas de touchette, ni d’erreur qui expliqueraient la sortie. La raison est plutôt mécanique. Son Alfa Romeo aurait subi une défaillance mécanique. Pour l’instant, peu de détails supplémentaires sont disponibles mais avec un œil attentif, on a pu remarquer que lorsqu’il a tenté de reprendre la piste, la roue arrière gauche a cessé de propulser la voiture.

« C’est décevant de ne pas terminer la course. Quelque chose ne va pas avec la voiture et m’a mis dans le gravier, mais on ne sait pas encore quoi. Nous étudierons au retour de la voiture. C’est malheureux de finir comme ça mais ça fait partie de la course. »  

Il signe ainsi son premier abandon de la saison. Sachant que la monoplace de Räikkönen a été victime d’une défaillance de son unité de puissance en essais libres, Alfa Romeo doit au plus vite comprendre les problèmes et les résoudre avant la reprise.

Stroll : frustré par les choix stratégiques de Racing Point

Après un premier arrêt au 13e tour, Stroll tentait de maintenir sa 11e place face à Kvyat et pressait sur Hulkenberg pour la 10e. Il était donc à la porte des points. Il est alors rappelé par son team pour un pitstop inattendu selon lui. 

« J’étais devant Kvyat à 15 tours de la fin, et ses pneus avaient l’air de tenir. J’étais très à l’aise avec mon rythme avant notre arrêt, donc je ne sais pas quel était cet objectif de chausser un train de pneus qualifs et de remonter à la fin. L’avant gauche ne fonctionnait pas pour moi ; quand on regarde les autres, ils ont l’air d’avoir tenu et sont parvenus à marquer un point, donc c’est un peu frustrant de voir leurs résultats. »

En effet, le Canadien n’a pas pu faire mieux qu’une 13e place, juste devant Russel qu’il a pu dépasser. Encore plus frustrant quand on sait qu’Hulkenberg et Kvyat ont complété le top 10 lorsqu’ils ont franchi le drapeau à damier. Il semblerait que les opinions ont divergé et que la communication entre équipe et pilote n’ait pas été au rendez-vous. L’écurie tente de calmer avec des explications quelques peu bancales.

Sa course a été compromise par un tear-off coincé dans l'écope de frein avant droite. Les températures sont montées en flèche et nous avons dû le faire rentrer plus tôt que prévu. Une fois qu'on rentre au stand plus tôt que prévu, on ne peut pas se contenter d'un arrêt.
Otmar Szafnauer
Directeur de l'équipe Racing Point

L’explication a du mal à passer puisque plusieurs pilotes tels que Galsy, Hulkenberg (tiens, encore lui !) ou encore Albon ont changé leurs pneus au 12e et 13e tour et ils ont tenu jusqu’à la fin. Si on se tient à la version de Stroll, on peut comprendre sa frustration… S’il était convaincu qu’il aurait pu tenir, les points pour lesquels il se battait auraient pu être extrêmement précieux quand on sait qu’actuellement, Racing Point ne comptabilise que 19 points dont deux seulement marqués lors des six derniers Grands Prix.

Albon : il évite l’électrocution !

 Albon Silverstone 2019 ©XBP

Albon justement ! Lui qui a réalisé un week-end solide, qualifié 9e et dans les points durant la majorité de la course, le rookie a perdu son avantage dans les deux derniers tours. Il a dû terminer le Grand Prix 12e avec des gommes vieilles de 39 tours chaussées au 13e passage. Il n’a tout bonnement pas pu s’arrêter une deuxième fois. C’est son moteur Honda, présentant un problème de tension, qui l’a empêché de réaliser un arrêt dans les stands. Le problème en détails n’a pas encore été identifié mais il s’est avéré que la monoplace aurait pu représenter un danger si elle était manipulée sous tension.

Nous avons reçu un avertissement de notre système haute tension. Nous recherchons actuellement ce qui s'est produit. Si vous recevez une alerte du système de haute tension, il vous faut éteindre le moteur pour pouvoir toucher à la voiture. Qu'est-ce qui est le mieux ? Continuer à rouler, ou arrêter l'auto et le moteur pour changer les pneus ? Nous avons fait le compromis avec l'équipe de rester dehors. Il s'agit de la première fois en un an et demi que c'est arrivé physiquement, en piste.
Toyoharu Tanabe
Directeur technique de Honda

En effet, il s’agit d’un problème rarissime, voire même unique. Alexander Albon a cependant géré autant qu’il pouvait sa monoplace ainsi que la gestion de ses pneumatiques en fin de vie.

« Je pouvais voir la carcasse qui partait. Un tour de plus, et nous aurions ruiné les pneus. »

Fondatrice et rédactrice en chef. Amoureuse de la course et du journalisme depuis des années, le ronronnement des moteurs m'a bercée depuis ma plus tendre enfance et rythme mon quotidien. F1nal Lap a pour but de rapprocher les amoureux de la F1 au plus près du Paddock au travers d'un contenu original et recherché. F1nal Lap, la F1 comme vous ne l'avez jamais vue !

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