Lance Stroll : une perf dans l’ombre
Alors que tous les regards étaient tournés vers le duel Hamilton-Vettel, un autre pilote a fait des étincelles sans se faire remarquer, en la personne de Lance Stroll. Tout ne fut pas facile cependant pour le local de l’étape, qui a connu bien des mésaventures ce week-end.
Depuis le rachat de Force India l’année dernière par son père Lawrence, Lance n’est pas vraiment le pilote le plus aimé de ses pairs. Il se retrouve étiqueté « pilote payant », ou encore « fils à papa », surtout depuis qu’il a obtenu un baquet chez Force India au détriment d’Esteban Ocon, pourtant parrainé par Mercedes. C’est ainsi qu’il doit toujours prouver qu’il mérite sa place en piste… et n’y arrive pas toujours.
Avant son Grand Prix national en 2017, il est déjà critiqué de toutes parts, par les médias et les pilotes. Il se rebiffe alors en terminant neuvième au Canada, puis sur le podium d’un incroyable Grand Prix d’Azerbaïdjan, où il lâche la seconde position à Bottas dans la dernière ligne droite. La suite de sa saison le voit entre autres se qualifier second en Italie et finir sixième au Mexique. Il se classe ainsi 12ème du championnat du monde avec 40 points, juste derrière son coéquipier Felipe Massa. Sa saison 2018 est un véritable désastre au volant d’une Williams qui ne cesse de régresser en performances. Ainsi, il ne finit que deux fois dans les points de toute la saison, 8ème en Azerbaïdjan et 9ème en Italie.
La saison 2019 est pour lui une bonne occasion de se relancer, d’autant plus qu’il dispose d’une Racing Point (ex-Force India) bien plus performante que son ancienne Williams. Ce transfert est cependant vivement critiqué par nombre de pilotes et de journaux, qui lui préfèrent Esteban Ocon, qui a fait montre de tout son talent les deux saisons précédentes. Mais business is business, et Lance parvient à finir 9ème en Australie, après avoir été éliminé en Q1. Il réitère cette performance en Azerbaïdjan, un circuit qui lui réussit plutôt bien, mais signe aussi des courses médiocres. Après un abandon en Espagne à la suite d’un contact avec Norris, son Grand Prix de Monaco est absolument désastreux. Hors du coup tout le week-end, il termine 16ème… derrière la Williams de Russell !
Le Canada est une occasion parfaite pour lui de se remettre en valeur et de consolider son baquet chez Racing Point. De plus, Mercedes apporte une nouvelle évolution de son moteur pour toutes les écuries… et ce moteur casse en FP3 sur la voiture de Stroll, y mettant le feu. Ses mécaniciens se retrouvent obligés de devoir remonter l’ancien moteur, qui a déjà six Grands Prix dans les cylindres. Stroll échoue à passer en Q1, pour la 11ème fois d’affilée ! Il faut remonter au Grand Prix du Japon 2018 pour le voir passer en Q2…
Cette place sur la grille lui laisse cependant le droit de choisir sa monte pneumatique au départ. Il décide donc de partir en pneus durs, puis de passer les pneus medium en fin de course pour avoir plus de performance, ainsi que de limiter leur usure grâce une voiture plus légère. Il parvient dans un premier temps à éviter le grabuge du premier virage, puis à dépasser tous les pilotes partis en pneu tendres, ce qui le hisse en 8ème position après 10 tours.
Bénéficiant d’une piste claire, il enchaîne les tours en pneus durs et s’assure au fil des tours un place dans les points, le tout en bouchonnant Pierre Gasly, bien malgré lui. Il garde cette 8ème place pendant 34 tours, ne souffrant pas d’une usure particulière, avant de s’arrêter au 44ème tour pour passer les gommes medium. Le pari est gagnant, puisqu’il repart dixième et donc dans les points. Mais il ne va pas s’arrêter là puisqu’il se paye le luxe de passer un Sainz en souffrance avec ses pneus durs et de terminer à une belle 9ème place après une course propre.
Une bonne stratégie, aucune erreur de pilotage, une bonne gestion des pneus, tels sont les éléments qui ont abouti à cette 9ème place finale. Bien que le Montréalais ne soit pas à l’aise en qualifications, il a démontré qu’il était parfaitement capable de se frayer un chemin dans le peloton pour accrocher les points, le tout à la régulière. Cependant, ce n’est pas suffisant pour calmer ses détracteurs, qui réclament toujours le retour d’Ocon chez Racing Point…
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Pierre Laporte
Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.