Pourquoi Hamilton allait gagner en Autriche
Après une course palpitante et un accrochage polémique avec son coéquipier dans le dernier tour, Lewis Hamilton a franchi la ligne d’arrivée à une première place libératrice. Un sauvetage de dernière minute qui n’a fait que confirmer que les éléments étaient en faveur du britannique.
Le nouveau Lewis
Le britannique a connu un début de saison plutôt mitigé, sa position de leader passant aux mains de son coéquipier, Nico Rosberg. On s’attendait à voir le britannique répondre à cette situation avec son panache et sa ferveur habituels. Et pourtant, 2016 nous apporte un Lewis plus que surprenant : serein et calme, le pilote parait beaucoup plus mature, que ce soit sur piste, dans le Paddock ou face aux médias. C’est un Hamilton qui grandit désormais à chaque « défaite » face à Rosberg. Au lieu d’exploser, il passe du temps avec les ingénieurs à analyser là où il a échoué. « Après les essais libres, j’ai analysé mes données pour essayer de trouver là où je perdais du temps et comment je pouvais améliorer ça. Peu à peu, virage après virage… d’abord, il y avait cinq virages où je perdais du temps, puis quatre, puis deux et enfin un seul. » expliquait-il après avoir signé la pole. Peut-être qu’un peu de Vettel a déteint sur lui, quoi qu’il en soit, il semblerait que ce changement porte ses fruits, puisque sur les neuf Grands Prix disputés cette saison, il reprend doucement les commandes avec trois victoires sur les quatre dernières courses.
L’Autriche sous l’amour anglais
Qu’il s’agisse de la région ou du circuit, Lewis est un amoureux de Spielberg, où il se ressource de « good vibes » (ondes positives). « C’est un des plus beaux pays que j’ai pu visiter, à chaque fois que je viens ici, ce paysage… J’ai une moto ici durant le week-end et j’ai été me balader à travers la vallée pour admirer cette nature magnifique. »
Sans parler de la piste qui correspond presque parfaitement à son style de pilotage. Lewis aime dépasser les limites physiques de sa voiture et le Red Bull Ring lui offre un véritable terrain de jeu. Des virages mettant ses freins à l’épreuve comme il aime mais également des lignes droites et des courbes pouvant accueillir à bras ouverts son style agressif et incisif. Les essais libres avaient déjà donné le ton du retour britannique, menaçant Rosberg à 19 millièmes seulement. Même sans la pénalité de cinq places sur la grille du pilote allemand, il était évident que Lewis voyait déjà la pole au travers de sa visière.
Une telle communion entre le pilote, sa voiture et son équipe, la région et la piste est une voie ouverte à la conquête d’une victoire au terme des 71 tours.
L’importance du mental
Evidemment le Lewis spontané et impulsif n’est pas enterré pour de bon, la signature Hamilton ne change pas. Ce qui change par contre, c’est le mental, ou plutôt, la manière d’aborder les choses. Certes, posséder une bonne voiture et la condition physique nécessaire sont évidemment inévitables, mais sans le mental, elles ne peuvent offrir à elles-seules une victoire.
Lewis a tout gardé de son personnage mais certaines nuances s’y sont glissées. Il a trouvé une autre manière de se canaliser. Sa manière de travaille semble avoir évolué mais sa fureur de vaincre est toujours sans limite. Il se peut qu’il s’agisse d’une nouvelle méthode de communication, mais dans les faits, les résultats suivent. Malgré les rumeurs de consignes d’équipe, un choix de gommes pas forcément à son avantage et un accrochage qui aurait pu être fatal à l’écurie allemande, Lewis est monté sur la première marche du podium. La route est encore longue mais grâce à un travail minutieux sur soi-même notamment aux côtés de ses ingénieurs, Spielberg lui a donné le feu vert à une 46e victoire que Lewis ne pouvait mieux conclure que par son franc-parler habituel : « Je suis ici pour gagner, c’est tout. »
Angélique Belokopytov